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Lou queitivié d’aquéu marrit estable , (bis) (Les immondices de cette mauvaise étable) Paroles et musique Nicolas Saboly, dit Micoulau Sabòli. Traditionnel Provence. Sur l’air Peut-on douter ?
Nicolas Saboly a proposé deux versions de ce noël, dont la 1re est sur l’air Peut-on douter ?
Ce noël a été publié en 1670 dans le 4e cahier. Il figure sous le numéro 27 dans la réédition Fr. Seguin. Il fait partie du cycle intitulé Histori de la naissenso dou Fis de Diou (Histoire de la naissance du Fils de Dieu) comprenant sept noëls, du n° 25 jusqu’au n° 31. Il s’agit en quelque sorte d’un poème lyrique dont chaque noël est l’un des chants ; poème plein de foi naïve et d’un sentiment qui charme et qui émeut. Nulle part Nicolas Saboly n’a montré mieux que dans ce cycle les ravissantes qualités de son esprit et de son cœur. Il semble que, dans la pensée de Nicolas Saboly, ces sept noëls doivent être chantés sans interruption ni dialogue, de manière à former comme une espèce de mystère ou de petit oratorio.
1er couplet |
Lou queitivié d’aquéu marrit estable A sant Jòusè fè sòuleva lou cor : Ero tan sale e tan abouminable Que lou paure ome pensè toumba mort ! | | Les immondices de cette mauvaise étable À saint Joseph font soulever le cœur : Elle était si sale et si abomibable Que le pauvre homme pensa tomber mort ! |
2e couplet |
Lou desplesi, lou tracas, la tristesso, La pudentour, la nue, lou mauvai tèm, La fam, la set, lou frech e sa feblesso Fuguèron causo d’aquel aucidènt. | | Le déplaisir, le tracas, la tristesse, La puanteur, la nuit, le mauvais temps, La faim, la soif, le froid et sa faiblesse Furent cause de cet accident. |
3e couplet |
La tressusour mountè sus soun visage E chasque péu li fasié soun degout. Sènso la Vierge, aurié perdu courage, Que l’eissuguèt emé soun moucadou | | La sueur (1) montait sur son visage Et chaque pas provoquait son dégoût. Sans la Vierge, il aurait perdu courage, [Elle] qui l’essuyait avec son mouchoir |
4e couplet |
E li diguè : « Iéu qu’ai lou cor pu tèndre, Résiste à tout e noun me fau de rèn ; Que vous fugués lou premié de vous rèndre, Certo, Jòusè, que n’en diran lei gènt ? » | | Et lui disait : « Moi qui ai le cœur plus tendre, [Qui] résiste à tout et à qui il ne faut rien ; Que vous soyez le premier à vous rendre (2), Certes, Joseph, qu’en diront les gens ? » |
5e couplet |
Tout aussitost Jòusè prenguèt aleno, Se remetèt e parlé quantecant. Un pau après, sèns doulour e sèns peno, Elo acouchè d’un fort poulit enfant. | | Tout aussitôt, Joseph reprit haleine, Se remit et parla tant et tant. Un peu après, sans douleur et sans peine, Elle accoucha d’un fort bel enfant. |
1. Tressusour, tressuzour : sueur occasionnée par l’état de contrainte dans lequel on se trouve. Faire veni la tressuzou : suer à grosses gouttes. 2. Lou premié de vous rèndre : le premier à vous rendre (à l’adversité), comprendre : « le premier de nous deux à abandonner face aux difficultés ».
Bibliographie | • | Saboly (Nicolas), Histori de la naissenso dou Fis de Diou composado en noé (Histoire de la naissance du Fils de Dieu composée en noëls), Pierre Offray imprimeur, Avignon, 1670, p. 6-7. | • | Recueil des noëls composés en langue provençale, réédition Fr. Seguin, imprimeur-libraire, Avignon, 1856, p. 31. |
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