D'argent à une aigle de gueules, au vol abaissé, membrée, becquée et couronnée d'or, empiétant une montagne de trois coupeaux de sable issant d'une mer d'azur mouvant de la pointe et ondée d'argent.

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Au fifre niçois - Les traditions musicales du comté de Nice (MTCN)Musique traditionnelle du comté de Nice
Les traditions musicales du comté de Nice dins A lou fifre nissart - Li tradicioun musicali de la countéa de Nissa (MTCN)
Les traditions musicales du comté de Nice in About fife from Nice - The musical traditions from County of Nice (MTCN)
 Vous êtes ici : Accueil > Les circonstances. Samedi 20 avril 2024, sainte Odette de Rivreulle. 
Le mois d’avril est cousu de mauvais fil. 
 

Où et quand ?

1. Les lieux
2. Les circonstances profanes
3. Les circonstances religieuses
     3a. L’ouferta dòu festin (l’offerte des festins) ou offerte du coq
4. Hier et aujourd’hui

La musique traditionnelle a occupé des places multiples dans les actes et les sentiments de nos anciens, aux heures de repos ou de rêve, tout autant que pendant les périodes d’intense activité. À l’origine, danse et musique ont vraisemblablement été liées, en accompagnant les gestes populaires, intimes et publics, du quotidien ou des jours de fête.

Les lieux

Dans la société rurale, la musique traditionnelle vocale se rencontre partout, dans l’intimité de la maison familiale, sur les lieux de travail... Chantée par les femmes, pour endormir les nourrissons avec d’ancestrales berceuses, ou à la veillée – particulièrement celle de Noël –, chansons d’amours heureuses ou douloureuses, de sagesse ou de fatalité, chants funèbres... Chantée par les hommes, au travail, à l’église, au bar... À plusieurs, dans des polyphonies qui expriment les gestes du travail quotidien, les fiançailles et les noces, les naissances et les décès, les séparations du départ à l’armée...

La musique traditionnelle instrumentale – sonnée par le duo fifre-tambour ou par le trio fifre-tambour-grosse caisse, plus tard par d’autres instruments, parfois par la vespa sur le littoral du comté de Nice – prend possession de l’espace public :
 
  • à l’extérieur, dans la rue, à l’occasion de circonstances profanes ou religieuses ;
  • à l’intérieur, dans l’église ou la chapelle, à l’occasion de circonstances religieuses.
  • Bien qu’utilisées toutes deux dans le temps du profane et celui du religieux, la musique instrumentale et la musique vocale n’étaient jamais intimement associées.

    En plus de son répertoire propre, de nombreux airs joués au fifre et tambour(s) sont issus de la musique vocale :
     
  • des chansons populaires en niçois ou en français (de la fin du XIXe siècle ou de la première moitié du XXe siècle) sont passées dans le répertoire du couple fifre-tambour ;
  • des chansons des Alpes italiennes, du Piémont... sont également reprises par le couple fifre-tambour ;
  • des chants de procession sont joués par le couple fifre-tambour pour l’entrée et la sortie de la messe.
  • L’inverse ne s’est jamais produit : il n’y a de parole par exemple ni sur les thèmes de la farandole niçoise ni sur l’air de l’offerte.

    Les circonstances profanes

    Dans le comté de Nice, les circonstances profanes de pratique des musiques traditionnelles – toujours en plein air – sont nombreuses et variées :
     
  • la conscription ;
  • les passa cariera (tour de village) : le matin du Jour de l’an et le matin de la fête patronale, dès l’aube jusqu’avant la grand-messe, puis le soir de la fête avant le bal, fifre et tambours passent dans les rues principales du village en jouant farandoles et brandi. Ils s’arrêtent sur les places où ils jouent valses, mazurkas, polkas... ;
  • les chamada (aubades) aux notables et aux bourgeois du village ;
  • la « farandole du chou », à Belvédère, pour la Saint-Blaise (autrefois le 3 février, de nos jours déplacée au 1er dimanche de février), pendant le temps du carême et du carnaval. Après la messe à la chapelle Saint-Blaise et la bénédiction des champs par le curé, tous les Belvédérois se rassemblent à l’entrée du village pour la farandole. Un membre du comité des fêtes, brandissant la hallebarde en tête de la farandole, est suivi des derniers mariés de l’année – la mariée tenant un chou enrubanné, d’où le nom de la farandole –, des parents de celle-ci et de tous les villageois. Pendant la durée du trajet (environ une heure et demie, pendant laquelle la farandole évolue de l’entrée du village jusqu’au chapiteau dressé pour la fête patronale, en passant par la rue principale), fifre et tambour jouent sans interruption farandoles et brandi. Hommes et femmes étaient autrefois travestis. Le chou est ici symbole de fécondité pour le couple nouveau. Cette « farandole du chou », également appelée « fête des femmes », est à rapprocher par exemple de la « cérémonie du chou » pratiquée dans les mariages berrichons, décrite en détail par George Sand dans La Mare au diable (Appendice, IV, Le Chou) ;
  • la foularàia, à Lucéram, pendant le carnaval. À Mardi gras, des enchères sont organisées pour remplir de vin un tonneau, qui sera bu avec la polenta mangée en commun ;
  • la danse-jeu du cepoun, au village d’Utelle ;
  • la reconstitution historique d’A stacada, au village de Breil-sur-Roya ;
  • les défilés de carnaval, les festivités du Mardi-Gras, les sauts de palhassa (ou paiàssou, le pantin désarticulé), employant préférentiellement la vespa à Nice même.
  • Les circonstances religieuses

    La liturgie est ordinairement accompagnée par le chant. Le couple fifre-tambour n’intervient qu’en des occasions précises : le jour de la fête patronale, à l’Assomption, à Noël... Son temps de jeu se situe pendant :
     
  • l’entrée et la sortie des offices ;
  • les processions ;
  • l’ouferta dòu festin (l’offerte des festins) ou ouferta dòu gal (offerte du coq), jouée le jour de la fête patronale du village (la Saint-Blaise à Belvédère, la Sainte-Anne à Lantosque, la Saint-Antonin à Levens, la Saint-Julien à Roquebillière, la Saint-Roch à Utelle...).
  • L’ouferta dòu festin (l’offerte des festins), ou ouferta dòu gal (offerte du coq)

    Au cours de la messe, au moment de l’offertoire, fifre, tambour et grosse caisse entrent dans l’église en s’avançant jusqu’à l’autel en jouant l’air de l’offerte. Les musiciens, qui conservent leur chapeau sur la tête, sont suivis par les membres du comité des fêtes, abat-mage en tête brandissant « la hallebarde empennée d’un flot multicolore de rubans aux couleurs du village, couronnée à sa pointe du poum flouri, la pomme fleurie, une grosse pomme reinette incrustée de pièces d’or (en métal moins précieux depuis la dernière guerre) ; un magnifique coq vivant est suspendu par ses pattes au fer de la hallebarde » (Paul Canestrier). L’abat-mage (ou bien deux représentants du comité des fêtes, ou encore deux jeunes gens) se découvre, salue l’officiant, lui offre les présents traditionnels (parfois remplacés par un pigeon ou un lapin) et baise la relique du saint patron. Toute l’assistance va à son tour, les hommes puis les femmes, vénérer la relique, pendant que les musiciens exécutent l’air de l’offerte (le thème « des hommes » pendant le tour des hommes, puis le thème « des femmes » pendant le tour des femmes). Paul Canestrier situe l’origine de cet air réjouissant à l’époque médiévale, tandis que dans son Anthologie de la chanson niçoise, Georges Delrieu précise que le trio est extrait de « Robert Wallace ».

    Hier et aujourd’hui

    Après la seconde guerre mondiale, les derniers lambeaux de la société traditionnelle disparaissent définitivement, pour laisser la place à la « société de consommation » qui va faire la part belle à l’individualisme. C’est la fin de la transmission orale de la culture régionale, en particulier musicale, des parents vers les enfants, des anciens sonneurs vers les plus jeunes, des chanteurs aux chanteurs.

    Dans ces conditions, de nombreuses circonstances de pratique du fifre ont disparu, tant dans le cadre rituel que dans le cadre festif. Ces disparitions ont des conséquences directes sur la musique pour fifre : soit la musique disparaît en même temps que la circonstance, soit elle mute, pour être associée à une autre circonstance. C’est le cas de la musique des conscrits : les brandi sont joués aujourd’hui indifféremment pour les farandoles et les tours de village. Aujourd’hui, seuls les airs de l’ouferta dòu festin, du cepoun ou d’A stacada sont encore associés à une circonstance spécifique.

    La régression du répertoire traditionnel de musique instrumentale tient aussi à l’abandon progressif depuis le début du XXe siècle du couple fifre-tambour, au profit des instruments de l’harmonie municipale, à la suite du développement du « mouvement orphéonique ». Mais cette constatation n’est pas spécifique au comté de Nice. Ainsi, la génération des personnes nées au début du XXe siècle n’a bien souvent connu l’ouferta dòu festin que jouée par les cuivres. Dans les années 1950, le couple fifre-tambour a même parfois été remplacé par la sonorisation électrique dans les rues du village et la diffusion de musique enregistrée...

    Depuis le dernier quart du XXe siècle, les sonneurs de l’arrière-pays niçois, en particulier dans les villages de la vallée de la Vésubie – à l’exemple de Zéphirin Castellon, fifre à Belvédère –, ont non seulement redonné un souffle neuf à l’instrument, mais ont également composé un répertoire nouveau de musique pour fifre.
    (D’après Emmanuelle Olivier.)

    © 2001-2024 Jean-Gabriel Maurandi.


    musiques traditionnelles du comté de Nice pour fifre et farandole


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