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Nouvé de Margaridoun (Noël de Marguerite) Noël traditionnel du comté de Nice.
1er couplet |
Margaridoun, se noun rèvi Audi touplen d’instrumèn. Soun bessai lu enfant de Lèvi Emb’un gran mouloun de gent Qu va, qu ven, à bast, à pen Mai ren noun councèvi. Margaridoun, fai-mi plesì : Lou fenestroun vai mi duerbì. Enfourme-ti qu’es aquèu trin, S’es per de nouossa o per de festin. | | Marguerite, si je ne rêve pas J’entends tout plein d’instruments. Ce sont peut-être les enfants de Lévy Avec un grand tas de gens Qui vont, qui viennent, à bât (1), à pied, Jamais rien je ne conçois (2). Marguerite, fais-moi plaisir : La (petite) fenêtre va m’ouvrir. Informe-toi quel est ce train, Si c’est pour une noce ou pour un festin. |
2e couplet |
Ai tout aussi bouona mina ; Pouorge-mi braia, courset, Lu bas rouge d’etamina, Vesta, couol, soulié, bounet, Mouchouar (sic), capèu, bastoun, mantèu E tu la mantellina. Aquèu bel enfant que t’an dit, Toui lu proufèta l’an predit, Vene m’amour, vene, anèn lèu (3), N’avèn tre quart d’aqui à l’amèu. | | J’ai tout aussi bonne mine ; Présente-moi les braies (4), le corset (5), Les bas (6) rouges d’étamine (7), La veste, le col, les souliers, le bonnet, Le mouchoir, le chapeau, le bâton, le manteau Et toi le petit manteau. Ce bel enfant que l’on t’a dit, Tous les prophètes l’ont prédit, Viens mon amour, viens, allons vite, Nous avons trois quarts (8) d’ici au hameau. |
3e couplet |
Ahura embé regret vous laissi, Es devèr d’anà à l’oustau. Lou miéu troupéu cau que paissi, Encara d’autr’ animau. A tu, Signour, e à la Cour Oumblamèn m’abaissi. Deman vendrai, ti reveirai, Un bel agnèu ti pouorterai ; Sera tout garnit de riban Rouge, paunas, blu, vert, jaune, blanc. | | Maintenant avec regret je vous laisse, « C’est devoir » d’aller à la maison. Mon troupeau, il faut qu’il paisse, [Et] encore d’autres animaux. À (devant) toi, Seigneur, et à (devant) la Cour Humblement je m’abaisse (m’incline). Demain je viendrai, je te reverrai, Un bel agneau je te porterai ; Il sera tout garni de rubans Rouges, ponceau (9), bleus, verts, jaunes, blancs. |
1. Montés sur le bât d’un animal de somme (âne, mulet, etc.).
2. C’est-à-dire « Je n’y comprends rien ».
3. Ces vers sont ambigus : | - | en respectant la graphie (vene = 2e personne du singulier de l’impératif, m’ interprété comme l’élision de moun, mon), on obtient « Tous les prophètes l’ont prédit, | Viens mon amour, viens, allons vite », mais la ponctuation est fautive : cette tournure appelle un point après predit et non une virgule ; |
- | en respectant la ponctuation (et m’ interprété comme l’élision de mé, avec), on obtient « Tous les prophètes l’ont prédit, | Vient avec amour. Viens, allons vite », mais la graphie est fautive : la forme de la 3e personne du singulier « vient » devrait être ven, et la typographie également : l’impératif vene demande une capitale précédée d’un point. |
4. Qui ne sont pas des pantalons !
5. Sous-vêtement destiné à maintenir le ventre et la taille, qui n’est pas exclusivement féminin !
6. Les bas-de-chausses, c’est-à-dire la partie inférieure des chausses qui couvrait les jambes. Les chaussettes en sont l’équivalent actuel.
7. Étoffe très légère et non croisée.
8. L’unité n’est pas précisée, on peut supposer qu’il s’agit de trois quart de lieue, correspondant à environ trois kilomètres.
9. De la couleur rouge vif du coquelicot (de paon).
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