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Glossaire musique
Ce glossaire musical n’est pas exhaustif, il explique succinctement quelques termes musicaux récurrents dans les chansons traditionnelles du comté de Nice et dans les pages du site « MTCN ».
ambitus (du latin ambitus, pourtour) : intervalle entre la note la plus grave et la note la plus aiguë d’une mélodie chantée, d’un air instrumental.
aubade (du provençal aubada) : à l’origine, concert donné à l’aube ou pendant la matinée, sous les fenêtres de quelqu’un. Dans le comté de Nice, concert de fifre et tambour (en Provence, concert de galoubet-tambourin) donné à l’occasion d’une fête patronale à la porte des personnes investies d’une charge en rapport à la fête. Désigne aussi la musique produite par le jeune amoureux sous la fenêtre de sa belle. « C’est pendant les belles nuits du mois de mai que les jeunes gens chantent, sous les fenêtres de leurs maîtresses, des couplets improvisés. Les fleurs leur servent de texte et de terme de comparaison. S’ils font une déclaration, ils choisissent le thym ; la violette indique le doute ou le soupçon ; le romarin la plainte ; l’ortie la rupture. » (FAURIEL, Histoire de la poésie provençale, tome 1.) Les stornelli et les fiori italiens semblent avoir la même origine. Voir également chamada ou ciamada, Ai ! quouro tournara lou tèms, bregado ? Lu Capitani de quartié, Innou Seguran, Nautre sian d’enfant de cor, Nouvè, Nouvé de Jan-Antounin, O Magali, Segnour e pastressa.
complainte : chanson ou cantique populaire de caractère plaintif, dont le sujet est ordinairement tragique ou pieux.
degré : chacune des différentes notes d’une gamme donnée, par rapport à la tonique (la note de départ pour cette gamme). Par exemple, dans la gamme d’ut, la note fa est le 4e degré (ut ou do 1, ré 2, mi 3, fa 4). Degrés conjoints : notes voisines.
diane (du latin dies, jour, via l’espagnol diana) : batterie de tambour ou sonnerie de fifre – plus tard de clairon – qui annonçait le réveil, à terre ou sur les navires militaires. Voir également Les instruments, Musique sacrée et religieuse.
pastourelle : genre lyrique dans lequel une jeune bergère dialogue avec un chevalier cherchant à la séduire. Mais dans cette chanson galante, anecdotique ou sentimentale, la bergère repousse – en s’en moquant – les avances et les cajoleries du seigneur. Voir également Bonjour Nanon, Eh ! Bonjour, bergère !, La Paisana, La Pastressa et lou Granadié, Rouseta la pastressa.
rondeau ou rondo : forme vocale ou instrumentale caractérisée par l’alternance de couplets et d’un refrain, c’est-à-dire une structure de type [A]BABA..., avec thème A = refrain, thème B = couplet, thème A = refrain, etc.
sérénade (de l’italien serenata, nuit sereine) : concert donné le soir, à la nuit tombée, sous les fenêtres de quelqu’un. Voir également Ai ! quouro tournara lou tèms, bregado ?
serventes ou sirventes : manifeste politique, chant contestataire, hommage. Voir également Segnour e pastressa.
timbre ou fredon : air connu qui pouvait recevoir des paroles différentes et interchangeables. Sur les timbres des cantiques de Noël, voir l’étude de Michel Davaille dans le n° 39 du Bulletin d’information de l’Association des amis de l’orgue de Versailles. Le timbre désigne aussi la qualité particulière du son produit par un instrument ou une voix, indépendamment de la hauteur ou de l’intensité de la note émise. Parfois, petite cloche métallique hémisphérique frappée avec un marteau.
vaudeville : la « chanson en vaudeville » consiste à faire chanter sur un air connu – le « fredon » ou « timbre » – des paroles nouvelles qui s’y adaptent. Ce procédé permet d’écrire des chansons nouvelles sans se préoccuper de la musique, favorisant ainsi leur diffusion et leur mémorisation. Le mot est traditionnellement attaché à Vau-de-Vire, nom d’une région du Calvados, puis altéré en vault de ville (attesté dès 1507) ou voix de ville. Le vaudeville désignait à l’origine une chanson populaire de caractère satirique – arme offensive contre le ridicule – , ou traitant des plaisirs simples de la vie : l’amour, le vin... Fin XVIIe siècle, le vaudeville devient une comédie théâtrale, ornée de chansons et de ballets ; puis, vers 1825, une comédie légère fertile en rebondissements. Au XVIIIe siècle, le vaudeville fut la grande ressource des théâtres de la Foire – ancêtres de l’Opéra-Comique – jouant des « comédies à vaudeville ». Voir également Allons, bergers, partons tous, Nous conserverons le roi, Nouvé grassenc, Quand la mer Rouge apparut, Le saint, craignant de pécher.
villanelle : composition polyphonique de caractère populaire, originaire de Naples, en vogue aux XVe et XVIe siècles. À partir du XVIe siècle, chanson pastorale et populaire, sous forme de poème à forme fixe composé d’un nombre impair de tercets et terminé par un quatrain. Voir également Segnour e pastressa.
Les éléments lexicaux sont extraits, pour partie, de : • Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d’Alain Rey, Paris, Dictionnaires Le Robert, 1993, ISBN 2-85036-187-9 ; • Dumersan (Théophile Marion), Chansons nationales et populaires de France, Paris, Garnier frères, 1866 ; • Moureau (François), Wahl (Élisabeth), Chants de la Révolution française.
© 2001-2023 Jean-Gabriel Maurandi.

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