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Pairin... mairina... (Parrain... marraine...) Traditionnel comté de Nice.
À la sortie de la cérémonie de baptême, la tradition voulait que les parrain et marraine lancent aux enfants, dans les rues du village – depuis l’église jusqu’au domicile de la famille du nouveau-né – des noix, noisettes ou prunes sèches, plus tard des dragées puis, à partir du milieu du XXe siècle, des pièces de monnaie. Mais si les parrain et marraine ne respectaient pas cette tradition, ou s’ils n’étaient pas assez généreux, ou même s’ils n’étaient pas assez rapides pour leur distribution, les enfants réclamaient avec véhémence, de façon triviale, en scandant cette comptine grivoise.
Ad libitum |
Pairin, cougùou, Qu’a la pàia au cùou ! Mairina, cigala, La tassa li cala ! |
Ou encore plus grivois :
Pairin, cougùou, La merd’au cùou ! Mairina, cigala, La merda li cala ! |
Pairin, cougul, La sapa au cùou ! Mairina, cigala, La merda li cala ! |
Une variante :
Pairin rachou, Pichoun gibous ! | | Parrain avare, [Le] petit [sera] bossu ! |
Lexique | |
• | pairin, mairina : parrain, marraine. |
• | cougul, cougùou : le coucou (et aussi cocu). Oiseau qui ne pond qu’un seul œuf et le fait couver par un autre, il est le symbole de la paresse. Au village, c’est le surnom du plus fainéant, celui qui laisse aux autres le travail. |
• | cigala : la cigale. Toujours prête à chanter et à danser avec les hommes, la cigalusa va – comme dans la fable – « crier famine » chez ses voisines pour nourrir ses propres enfants. C’est une bonne à rien, qui « fait dans son pantalon ». |
| Le nouveau-né qui vient d’être baptisé est donc bien à plaindre avec de tels parrain et marraine ! |
• | sapa : la houe, qui ne sert pas au parrain pour travailler la terre, mais qui, retournée le manche vers le bas et le fer en l’air, lui permet de s’asseoir dessus. |
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