|
Mazurka souto li pins (Mazurka sous les pins) Paroles Charles Rieu, dit Charloun Rieu (1er novembre 1846 - 9 janvier 1924), musique d’après La Petite Voisine, air à la mode à la fin du XIXe siècle. Cet air est parfois attribué à Ferdinand Bain (Comps, 1883 - 1957), tambourinaire et facteur d’instruments, car il a été transcrit dans ses carnets, mais lui-même n’était pas compositeur. Traditionnel Provence.
Cette chanson décrit une fête populaire au mas d’Escanin, propriété de la famille Ratyé, situé près du village du Paradou au pied des Baux-de-Provence, où Charloun Rieu travailla quelquefois comme journalier.
Refrain |
Venès, que l’ouro s’avanço, Es fèsto au mas d’Escanin. La mazurka, gènto danso, La faren souto li pins. (bis) | | Venez, que l’heure s’avance, C’est [la] fête au mas d’Escanin. La mazurka, gracieuse danse, Nous la ferons sous les pins. (bis) |
1er couplet |
Galanti chatouno, Amourous jouvènt, La roso boutono, Ansi nous counvèn. Aujourd’uei qu’es fèsto, Anen la culi, Qu’en danso moudèsto Devèn trefouli. | | Charmantes jeunes filles, Amoureux jeunes gens, La rose boutonne, Ainsi (cela) nous convient. Aujourd’hui (que) c’est fête, Allons la cueillir, Qu’en danse modeste (sage) Nous devons tressaillir de joie (nous égayer). |
2e couplet |
Lou bèu musicaire Ben estigança, Fau que tarde gaire, Déuriè coumença. Devers lis Aupiho, Vès lou tambourin, Aco nous reviho E nous met en trin. | | Le beau musicien Bien intentionné, Il faut qu’il ne tarde guère, Il devrait commencer. Du côté des Alpilles, Voyez le tambourin, Cela nous réveille Et nous met en train. |
3e couplet |
Coulourido o palo, Dins l’èr perfuma, Lis man sus l’espalo, Quau pòu nous bleima ? Dansant en mesuro, Lis iue di parènt, Souto la verduro, Res nous dira rèn. | | Colorées ou pâles (1), Dans l’air parfumé, Les mains sur l’épaule, Qui peut nous blâmer ? Dansant en mesure, [Sous] les yeux des parents, Sous la verdure, Personne ne nous dira rien. |
4e couplet |
La font de l’Arcoulo Que coul’ à grand rai, L’auro ié ventoulo Li pib’ e li frais ; Au riéu que clarejo En coulour d’argènt, Ges d’àutris enjevo Que bèur’ au sourgènt. | | La fontaine de l’Arcoule Qui coule à grands jets, La brise y évente Les peupliers et les frênes ; Au ruisseau qui scintille En couleur d’argent, Pas d’autres désirs Que de boire à la source. |
5e couplet |
Oh ! que saren bello, Dins lou fres valoun, Largant li trenello De nòsti péu blond En floutant à rèire. Li jouvènt, alor, Éli creiran vèire De garbello d’or. | | Oh ! que nous serons belles, Dans le frais vallon, En larguant (dénouant) les tresses De nos cheveux blonds (En) flottant en arrière. Les jeunes [hommes], alors, Eux croiront voir Des gerbes d’or. |
6e couplet |
La danso finido, Vendren à parèu Dedins la bastido, Souto lou castèu. En rejouissènço, Bèuren lou muscat Pèr la souvenènço De la mazurka. | | La danse finie, Nous viendrons en couples Dans la bastide, Sous le château. En réjouissance, Nous boirons le muscat Pour le souvenir De la mazurka. |
1. À l’époque de composition de ce texte – fin XIXe siècle –, les jeunes filles de la campagne ne se maquillaient pas ! La couleur est celle du hâle produit sur les paysannes par le soleil et le grand air, et éventuellement la rougeur du teint provoquée par la longue marche pour arriver à temps au mas d’Escanin ou par l’essoufflement, conséquence des danses précédentes. La pâleur serait plutôt une référence aux jeunes filles de la bourgeoisie locale qui préservaient leur « teint de lait ».
Bibliographie | • | L’Armana prouvençau (L’Almanach provençal), 1894. | • | Li Cant dóu terraire (Les Chants du terroir), 1897. |
Voir également Le cinéma.
Retour page musique - Haut
© 2001-2025 Jean-Gabriel Maurandi.

|