|
Lu Tavan (Les Taons) (Les Mouches) Paroles niçoises et musique Louis Genari. Traditionnel comté de Nice.
1er couplet |
Quoura l’estiéu acendre d’escà E qu’en campagna fa bouon està, Cercas una valièra fresca Per godre un pau de libertà. Ma la natura a lou siéu deble E se pensas de v’endurmì, Ben denant que lou souom v’ennèble, Vous vèn trouncà vouostre plesì. Passa un tavan, Zounzouneant, Voulastrejant, Darrié, denant, E v’arutant, Vèspa e mouissara l’adjudant, (bis) Au diau rounfloun, pichoui e gran. (bis) | | Quand l’été enflamme l’amadou Et qu’à la campagne il fait bon être, Vous cherchez un petit vallon frais Pour jouir d’un peu de liberté. Mais la nature a son débile Et si vous pensez vous endormir, Bien avant que le sommeil vous embrume, Il vient vous tronquer votre plaisir. Passe un taon, Bourdonnant, Voletant, Derrière, devant, Et vous heurtant, Guêpe et moustique l’aidant, (bis) Au diable les « ronflons (2) », petits et grands. (bis) |
2e couplet |
Souta la laupia bèn oumbraoua De doun pendouolon lu rahin, La soucietà gaia e noumbroua Saup faire ounour ai plat, ai vin. Ma, tambèn souta aquela tènda, Arribon sensa estre envidat Toui aquelu seca-merenda Qu’adé v’avion destourbat. Mai un tavan, Li frema van, S’escoumbuiant, Cridon lu enfant, Baubon lu can, Lou bèu remoun qu’ensida fan, (bis) Au diau rounfloun, pichoui e gran. (bis) | | Sous la tonnelle bien ombreuse D’où pendillent les raisins, La société gaie et nombreuse Sait faire honneur aux plats, au vin. Mais, aussi bien sous cette tente, Arrivent sans être invités Tous ces « pique-assiettes (3) » Qui tout à l’heure vous avaient dérangé. Encore un taon, Les femmes vont, S’effrayant, Crient les enfants, Aboient les chiens, Le beau tapage qu’ainsi ils font, (bis) Au diable les « ronflons », petits et grands. (bis) |
3e couplet |
Va bèn qu’après tant de matana Lou gros tavan, menchoun, s’en va Ficà dintre un canoun de cana Doun, emb’un tap, l’anas clavà. Ma li a de tavan de la vila Tau que, per s’en depegouì, La recetta noun es facila. E, s’es d’amic, cau li surbì. Sùs d’un cantoun, Per lou boutoun, O lou vestoun, Mé de rasoun, Vous tènon proun, Au courrent d’aria vous fermant, (bis) Au diau rounfloun, pichoui e gran. (bis) | | [Ça] va bien qu’après tant de caprices Le gros taon, benêt, s’en va [Se] mettre dans un tuyau de canne Où, avec un bouchon, vous allez l’enfermer. Mais il y a des taons de la ville Tels que, pour s’en dépoisser, La recette n’est pas facile. Et, si ce sont des amis, il faut les gober. Sur un coin, Par le bouton, Ou le veston, Avec de la raison, Ils vous tiennent suffisament, Au courant d’air vous arrêtant, (bis) Au diable les « ronflons », petits et grands. (bis) |
2. Rounfloun (de rounflà, ronfler, et rouncà, ronfler, ronronner) traduit ici l’idée d’un ronronnement sonore et agaçant. 3. Seca-merenda (de secà, sécher, essuyer, et merenda, casse-croûte), « sèche-repas ».
Bibliographie | • | Delrieu (Georges), Anthologie de la chanson niçoise, Nice, éd. Delrieu et Cie, 1960, p. 28-29. | • | Tosan (Albert), Princivalle (Gaël) et d’Hulster (Frédéric), Anthologie de la chanson du comté de Nice, Nice, Serre éditeur, collection « Encyclopædia niciensis – Patrimoine régional », vol. III, 2001, p. 258-259. |
Retour page musique - Haut
© 2001-2023 Jean-Gabriel Maurandi.

|