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Li a quaucarèn que m’a fa pòu , (bis) (Il y a quelque chose qui m’a fait peur) Paroles Nicolas Saboly, dit Micoulau Sabòli. Traditionnel Provence. Sur l’air On a beau faire des serments.
Nicolas Saboly a proposé deux versions de ce noël, dont la 1re est sur l’air On a beau faire des serments.
Ce noël commence le 3e cahier contenant 8 noëls, publié en 1669 chez Pierre Offray, place Saint-Didier, Avignon. Il figure sous le numéro 19 dans la réédition Fr. Seguin.
1er couplet |
Li a quaucarèn que m’a fa pòu, Dòu long de la carriero, Que tirassavo pèr lou sòu Un tros de sarpeliero. | | Il y a quelque chose qui m’a fait peur, Au long de la rue, Qui tirait par le sol Un morceau de serpillière (1). |
2e couplet |
Me siéu pres gardo qnantecant Qu’èro uno vièio femo Pu longo qu’un grand jour sèns pan, Pu maigro que Caremo. | | Je me suis pris garde tout aussitôt (2) Que c’était une vieille femme Plus longue qu’un grand jour sans pain, Plus maigre que Carême. |
3e couplet |
Em’uno daio entre sei man Se fasié faire plaço, Lorsqu’un jòli petit enfant Li vèn douna la casso. | | Avec une faux entre ses mains Elle se faisait place [nette], Lorsqu’un joli petit enfant Vint lui donner la chasse. |
4e couplet |
Emé dous gros bastoun en crous Li fretavo l’esquino En li disent : « Retiras-vous, Gros aucèu de rapino ! » | | Avec deux gros bâtons en croix Il lui frottait l’échine En lui disant : « Retirez-vous, Gros oiseau de malheur ! » |
5e couplet |
Èro laido coume pecat, La vièio desdentado : Elo avié lei dous ue trauca E la tèsto pelado. | | Elle était laide comme péché, La vieille édentée : Elle avait les deux yeux troués Et la tête pelée. |
6e couplet |
Avié tout lou vèntre cura, Semblavo un brus d’abiho ; E sai pas qu li avié gara Lou nas e leis auriho. | | Elle avait tout le ventre creux, Elle ressemblait à une ruche d’abeilles ; Et je ne sais pas qui lui avait ôté Le nez et les oreilles. |
7e couplet |
Sei man, sei pèd fasien esfrai, E sei cambo d’aragno Que servirien, au mes de mai, Pèr espòussa l’eigagno. | | Ses mains, ses pieds faisaient effroi, Et ses jambes d’araignée Qui servaient, au mois de mai, Pour épousseter la rosée. |
8e couplet |
Vous diriéu bèn quant a de tèms, Car ai soun batistèri. Ame mai vous dire lou sèns De tout aquéu mistèri. | | Je vous dirais bien combien elle a d’années, Car j’ai son certificat de baptême. J’aime mieux vous dire le sens De tout ce mystère. |
9e couplet |
Dins lou jas aquel enfant dor Sus de paio pourrido ; Es éu que vèn cassa la mort Pèr nous douna la vido. | | Dans la bergerie cet enfant dort Sur de la paille pourrie ; C’est lui qui vient chasser la mort Pour nous donner la vie. |
1. Sarpeliero ou sarpeihièro, serpillière ; également mauvaise toile d’emballage. 2. Qnantecant : tout aussitôt. Dans le vieux français, on trouve aussi quant-et-quant dans le même sens. Ici, le vers signifie « Je me suis aussitôt rendu compte que... »
Bibliographie | • | Saboly (Nicolas), Lei noé de San Pierre de l’année 1669 (Les noëls de Saint-Pierre de l’année 1669), Pierre Offray imprimeur, Avignon, 1669, p. 3-4. | • | Recueil des noëls composés en langue provençale, réédition Fr. Seguin, imprimeur-libraire, Avignon, 1856, p. 24. |
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