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Au masage (Au hameau) Paroles niçoises Joseph Giordan, musique notée par Albert Blanchi. Traditionnel comté de Nice.
1er couplet |
Barba Glaudou ! Cousin Miquèu ! Sautas dau lièch e venès lèu ; Anas sounar la parentella : Vèni pèr v’anounçar un’urousa nouvella. | | Oncle (1) Claude ! Cousin Michel ! Sautez du lit et venez vite ; Allez sonner la parenté : Je viens pour vous annoncer une heureuse nouvelle. |
2e couplet |
Cresès-vous toui ce que vous diéu : Esta nuèch, es naissut un Diéu ! S’es averat la proufessïa, Hosanna ! Hosanna ! Es vengut lou Messïa ! | | Croyez tous ce que je vous dis : Cette nuit, il est né un Dieu ! Elle s’est avérée la prophétie, Hosanna ! Hosanna ! Il est venu le Messie ! |
3e couplet |
Doun avèn avastat, amount, Durmavan dintre d’un baumoun Quoura auderian – noun es de faula – Un ange n’en cantar esti belli paraula : | | Où nous avons conduit les bêtes (2), là-haut, Nous dormions dans une petite grotte Lorsque nous entendîmes – ce n’est pas une fable – Un ange nous chanter ces belles paroles : |
4e couplet |
« Ralegras-vous, o bravi gènt, Enanas-v’en à Betelèn ; Troverès dintre d’un estable Lou Bambin qu’asperas, l’Enfant Diéu adourable. » | | « Réjouissez-vous, ô braves gens, Allez-vous-en à Bethléem ; Vous trouverez dans une étable Le bambin que vous attendez, l’Enfant Dieu adorable. » |
5e couplet |
Sus-lou-côu, mi siéu avïat, Bèn que foussi mau dervihat ; En courrènt, e sautant li riba, Siéu vengut, fin aqui, vous countar ce qu’arriba. | | Sur le coup, je me suis mis en marche (3), Bien que je fusse mal éveillé ; En courant, et sautant les rives, Je suis venu, jusqu’ici, vous conter ce qui arrive. |
6e couplet |
— Se menchounes, pichoun capoun, Tasteras de côu de bastoun. — Noun ! Noun ! Noun ! Cresès-lou-vous pura, Lou bouon Diéu es naissut e la nova es segura. | | — Si tu mens, petit polisson, Tu tâteras des coups de bâton. — Non ! Non ! Non ! Croyez-le-vous pourtant, Le bon Dieu est né et la nouvelle est sûre. |
7e couplet |
— S’es ensida, tu, Madalin, Pouorte-li de peas de lin Au Bambin, Sauvadou dôu mounde, Qu’umblamen, tra lu pastre, en la grùpia s’escounde. | | — S’il en est ainsi, toi, Madeleine, Porte-lui des langes de lin Au bambin, Sauveur du monde, Qui, humblement, entre les bergers, dans la crèche se cache. |
8e couplet |
— Iéu, li douni’n vaset de mèu Emé doui bèi gigot d’agnèu. — Iéu, li pouorti de brous de fea E, per que vegue clar, quauqu esteloun de tea. | | — Moi, je lui donne un petit pot de miel Avec deux beaux gigots d’agneau. — Moi, je lui porte du fromage de brebis Et, pour qu’il voit clair, quelques bûchettes (4). |
9e couplet |
— Li oufrèn doui douzena d’ôu E, de poum, un gros cavagnôu ; De l’aver, la pu fina lana, E, pèr lou bèn tapar, li pourtèn una vana. | | — Nous lui offrons deux douzaines d’œufs Et, de pommes, un gros panier ; Du troupeau, la plus fine laine, Et, pour bien le couvrir, nous lui portons un édredon. |
10e couplet |
— Teresoun ! Tu que parles bèn, Li faras un bèu coumplimèn : Li presenteras lu ôumage Dei paisan e pastour dôu nouostre vuèi masage. | | — Thérèse ! Toi qui parles bien, Tu lui feras un beau compliment : Tu lui présenteras les hommages Des paysans et pâtres de notre vieil hameau. |
1. Barba : oncle ; par extension, on donne ce nom, en signe de respect, à toute personne qui commence à vieillir. 2. Avastà ou avastar : conduire les animaux dans les champs ou les pâturages, la nuit, et y coucher. 3. Avià ou aviar : partir pour les champs, se diriger, se mettre en marche. 4. Esteleta ou esteloun : bûchette ; tea : bûchette de bois résineux servant à éclairer, flambard.
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