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Eugène Emanuel (Nice, 28 décembre 1817 - Nice, 23 avril 1880)
Notaire, greffier, auteur, poète.
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Issu d’ancêtres originaires de Carpentras établis à Nice au XVIIIe siècle et petit-fils de Joseph Emanuel, président de la municipalité niçoise sous la Ire République, Eugène, Joseph, Innocent Emanuel fit de brillantes études au collège des jésuites de Nice. Nommé notaire par décret royal en 1853, Eugène Emanuel préféra suivre la carrière des chancelleries judiciaires et fut successivement greffier du juge de paix à Villars, à Saint-Étienne-de-Tinée, à Contes, avant d’être nommé à Nice où il cumula les fonctions de greffier et de notaire. À l’annexion en 1860, Eugène Emanuel opta pour la nationalité italienne et fut nommé greffier du tribunal de première instance à Oneille, puis à Modène et enfin à Gênes, où il termina sa carrière comme greffier de la cour d’appel.
Eugène Emanuel fonda en 1844 le Teatrino Martiniano (théâtre de Martin) – théâtre de marionnettes dont il a été le directeur, au sein du collège dirigé par les jésuites –, qui inspirera dans l’entre-deux-guerres la création du « théâtre de Barba Martin » par Gustav Adolf Mossa. Retiré à Nice dès sa retraite en 1875, Eugène Emanuel se consacra à la langue niçoise et à de solides études de philologie romane. En plus de ses chansons (composées pour le Teatrino Martiniano) et poèmes en nissart – dans lesquels il décrit lyriquement le sol natal et les douceurs du foyer –, on lui doit des travaux épigraphiques, en latin et en italien, très estimés, des essais sur l’histoire locale et des écrits de droit. Une statue lui a été élevée au château le 20 juin 1926, par la société littéraire Lu Amic de Rancher (Les Amis de Rancher).
Une quinzaine des poèmes d’Eugène Emanuel furent réunis par son fils Victor (1) et publiés sous le titre de Canson Niçardi d’Eugène Emanuel en 1884, à Nice, dans une graphie mistralienne. En 1890, Lou Ficanas (2) les republie, mais dans une graphie italianisante.
Notice d’autorité VIAF 159 855 515
Liste des chansons dont Eugène Emanuel a écrit les paroles en nissart
1. Victor Emanuel (Oneille, Italie, 1862 - Nice, 11 décembre 1913) eut un rôle de premier plan dans la presse niçoise, en collaborant par exemple à l’Éclaireur de Nice, au Petit Niçois, au Phare du littoral, ainsi qu’à l’Armanac niçart (Almanach niçois) fondé par Jules Eynaudi ou en étant rédacteur en chef de Nice historique (3).
2. Lou Ficanas (Le Curieux, le « Fiche-nez ») : journal dirigé par Jean-Baptiste Berna, publié en nissart d’avril 1887 à octobre 1891, qui soutient le nissardisme du partit dòu ris (le « parti du riz ») représenté par Alfred Borriglione.
3. Nice historique : revue fondée en 1898 par le professeur Henri Sappia (Touët-de-l’Escarène, 17 avril 1833 - 1906), qui deviendra l’organe officiel de l’Acadèmia nissarda (Académie niçoise) à sa création en 1904.
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