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Carnaval niçois Chanson traditionnelle du carnaval de Nice 1904 Paroles Fernand de Rocher, musique C. Lyon.
Les paroles d’origine versifiées par Fernand de Rocher sont uniquement en français. Le texte en nissart correspond à la traduction mot à mot de la version française.
Le thème pour cette année 1904 est « Empereur d’Orient-Sahara ».

Première page de la partition sur feuilles volantes de Carnaval niçois, illustration par A. Berthe, éd. A. Génovèse, 1904. | | Refrain |
Ohé, voici l’empereur du Sahara En grand apparat qui s’avance. Hardi, confetti ! Hardi, serpentins ! Clic, clac et tintin ! Nègres et Pierrots, marquis et pantins Vêtus de satin, Dansez follement, dansez en cadence, Voici l’empereur qui s’avance. | | Òu, vès l’imperatour dòu Sahara En gran aparat que s’avança. Ardit, counfèti ! Ardit, serpentin ! Clic, clac e tintin ! Morou e Pierot, marquis e mariòta Vestit de sindoun, Dansas foulamen, dansas en cadença, Vès l’imperatour que s’avança. |
1er couplet |
Vive le soleil qui plane, être utile, Sur Nice la blonde au ciel merveilleux. La gaité s’épanche à travers la ville En fleuves bruyants, en torrents joyeux. Arlequins flambards, marquises fantasques, Dans le grouillement éperdu des masques Jettent ce refrain aux clartés des cieux : | | Viva lou soulèu que plana, estre utile, Soubre Nissa la blounda mé lou siéu ciel maravilhous. La gaietà s’espantega à travès la vila En fluve bruissent, en tourrent jouious. Arlequin flamejant, marquisa fantasca, Dins lou fournigamen desfrenat dai màsquera Giton aquel refren ai esclarcità dei ciel : |
2e couplet |
Le couple royal conduit la folie, Gravement perchés sur leur trône d’or. Carnaval est beau, sa femme est jolie ; Nice les reçoit dans ce fier décor. Seigneurs turbulents et Pierrots moroses Ont pris par les bras les Pierrettes roses Et jusqu’au matin ils chantent encore : | | Lou parèu real counduhe la foulìa, Gravemen ajoucat soubre lou siéu trònou d’or. Carneval es bèu, sa frema es poulida ; Nissa lu receve dins aquèu supèrbi decòrou. Signour turboulent e Pierot chacrinat An pilhat per lu bras li Piereta rosa E fin ai matin canton encara : |
3e couplet |
L’Avenue en fleurs rit et s’enguirlande, Sire Carnaval est bon souverain ; Les fous sont les rois de la sarabande Et la farandole est pleine d’entrain. Clowns enfarinés, Colombines blanches Fêtent la semaine aux quatre dimanches Et laissent monter au vent ce refrain : | | L’avenguda en flou si rì e s’embrouta, Sire Carneval es bouòn souvran ; Lu fouòl son lu rèi de la sarabanda E la farandola es plena de vivacità. Clown enfarinat, Couloumbina blanca Feston la semana de lu quatre dimènegue E laisson mountà dins lou vent aquel refren : |
4e couplet |
Notre bon monarque a superbe mine ; Ô maris jaloux, gare à vos moitiés ! Regardez son œil, comme il s’illumine ! Sa Majesté veut que vous l’escortiez, Ô minois lurons, ô jeunes lorettes (1), Ribaudes (2) d’amour et dames honnêtes Qui chantez au bras de vos cavaliers : | | Lou nouostre bouòn mounarca a supèrbe chèra ; O marit gilous, gara à li vouostre mitan ! Regarjas lou siéu uèi, couma s’ilumina ! Sa Maestà vòu que l’escourtas, O mourrin bouòn vivent, o jouve cascaieta, Ribauta d’amour e dama ounest Que cantas en brasseta mé lu vouostre cavalié : |
5e couplet |
Les chars de triomphe, au son des fanfares, Mènent derrière eux le flot grossissant ; Dans les cliquetis et les tintamarres Les masques s’en vont en se trémoussant. Hardi, confetti ! La neige s’envole ! Hardi, Dominos de la farandole, Chantez à plein cœur ce refrain dansant : | | Lu carre de triounf, à lou soun dai fanfara, Menon darrié èlu lou flot engroussant ; Dins lu cascai e lu bousin Li màsquera s’en van en si gassilhant. Ardit, counfèti ! La nèu s’envoula ! Ardit, Dòmino de la farandola, Cantas à plen couòr aquel refren dansant : |
6e couplet |
Narguons les grincheux qui fuient en déroute, Suivons le corso de Sa Majesté ! Pour nous délasser viendra la redoute Comme après l’orage un soir bleu d’été. Nous ne dormirons que la fête close Et notre sommeil sera clair et rose De tant de chansons, de tant de gaité ; | | Desfiden lu sussilhoun que s’escampon en derouta, Seguen lou courtège de Sa Maestà ! Per si devagà vendrà la redouta Couma après la chavana una sèra blu d’estiéu. Durmiren coura la festa sera acabat E la nouostra durmilhada sera clar e rose Mé tanti cansoun, tanti gaietà ; |
7e couplet |
Sire Carnaval a des heures brèves ; Les grelots tintant sonneront, un jour, La fin de son règne et de nos beaux rêves. Tout est passager, le rire et l’amour. Avec lui mourront nos folles chimères Dans le feu de joie aux flammes légères, Mais nous serons là pour chanter autour : | | Sire Carneval a d’oura breve ; Lu cascavèu tintinant souneran, un jou, La fin dòu siéu règnou e dei nouostre bèu pantai. Tout es passegié, lou rire e l’amour. Mé èu moureran li nouostre fouòli chimèra Dins lou falò ai flama laugiera, Ma seran aquì per cantà autour : |
1. Lorette : au début du XIXe siècle, jeune femme élégante et de mœurs faciles (du nom du quartier Notre-Dame-de-Lorette, à Paris, dans lequel se situaient les ateliers de couture où travaillaient les « petites mains » qui, leur journée terminée, amélioraient leur quotidien en se livrant à la prostitution). 2. Ribaud ou ribaude : au Moyen Âge, vagabond, soldat pilleur (de l’ancien français riber, se livrer à la débauche). Au sens figuré, débauché.
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