D'argent à une aigle de gueules, au vol abaissé, membrée, becquée et couronnée d'or, empiétant une montagne de trois coupeaux de sable issant d'une mer d'azur mouvant de la pointe et ondée d'argent.

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Au fifre niçois - Les traditions musicales du comté de Nice (MTCN)Musique traditionnelle du comté de Nice
O Magali dins A lou fifre nissart - Li tradicioun musicali de la countéa de Nissa (MTCN)
O Magali in About fife from Nice - The musical traditions from County of Nice (MTCN)
 Vous êtes ici : Accueil > Musique du MIDI ! > La Provence > paroles O Magali. Vendredi 19 avril 2024, sainte Emma de Brême. 
Sainte Emma prend la dernière neige de l’an. 
 

O Magali fichier Midi de cet air de musique traditionnelle partition de l'air traditionnel
Paroles Frédéric Mistral, musique traditionnel Provence.

Cette chanson, présente à la fin du chant III dans le poème Mirèio écrit par Frédéric Mistral, y joue le rôle d’une « musique de scène ». Ce poème met en scène les amours contrariés de Vincent et Mireille. Lors d’une séance de dépouillement des cocons de vers à soie, Mireille devient confuse lorsque les ouvrières révèlent l’avoir vue en compagnie de Vincent. Pour essayer de dissimuler ce secret, Mireille prétend que « plutôt que de me voir unir à un mari, je veux me cacher en un couvent de nonnes, à la fleur de mes ans ». Pas dupe, la vieille Norade chante alors la chanson de Magali, qui préférait refuser les avances de son jeune amoureux pour entrer comme « blanche nonnette au monastère de saint Blaise ».

Cette chanson traditionnelle provençale a été réutilisée par Charles Gounod à l’acte II de l’opéra Mireille pour l’air « Chanson de Magali ».

La version française est la traduction par Frédéric Mistral des paroles provençales d’origine.

1er couplet
— O Magali ma tant amado
Mete la tèsto au fenestroun !
Escouto un pau aquesto aubado
De tambourin e de vióuloun.
Ei plen d’estello, aperamount !
L’auro es toumbado,
Mai lis estello paliran
Quand te veiran !
 — Ô Magali, ma tant aimée,
Mets la tête à la fenêtre (1) !
Écoute un peu cette aubade
De tambourins et de violons.
(Le ciel) est là-haut plein d’étoiles !
Le vent est tombé,
Mais les étoiles pâliront
En te voyant !

2e couplet
— Pas mai que dóu murmur di broundo,
De toun aubado iéu fau cas !
Mai iéu m’en vau dins la mar bloundo
Me faire anguielo de roucas.
— O Magali, se tu te fas
Lou pèis de l’oundo,
Iéu, lou pescaire me farai,
Te pescarai !
 — Pas plus que du murmure des branches,
De ton aubade je ne me soucie !
Mais je m’en vais dans la mer blonde
Me faire anguille de rocher.
— Ô Magali, si tu te fais
Le poisson de l’onde,
Moi, pêcheur je me ferai,
Je te pêcherai !

3e couplet
— Oh ! mai, se tu te fas pescaire,
Ti vertoulet quand jitaras,
Iéu me farai l’aucèu voulaire,
M’envoularai dins li campas.
— O Magali, se tu te fas
L’aucèu de l’aire,
Iéu lou cassaire me farai,
Te cassarai.
 — Oh ! mais, si tu te fais pêcheur,
Quand tu jetteras tes verveux,
Je me ferai l’oiseau qui vole,
Je m’envolerai dans les landes.
— Ô Magali, si tu te fais
L’oiseau de l’air,
Je me ferai, moi, le chasseur,
Je te chasserai !

4e couplet
— I perdigau, i bouscarido,
Se vènes, tu, cala ti las,
Iéu me farai l’erbo flourido
E m’escoundrai dins li pradas.
— O Magali, se tu te fas
La margarido,
Iéu l’aigo lindo me farai
T’arrousarai.
 — Aux perdreaux, aux becs-fins,
Si tu viens tendre tes lacets,
Je me ferai, moi, l’herbe fleurie
Et me cacherai dans les prés vastes.
— Ô Magali, si tu te fais
La marguerite,
Je me ferai, moi, l’eau limpide,
Je t’arroserai.

5e couplet
— Se tu te fas l’aigueto lindo,
Iéu me farai lou nivoulas
E lèu m’enanarai ansindo
A l’Americo, perabas !
— O Magali, se tu t’en vas
Alin is Indo,
L’auro de mar iéu me farai,
Te pourtarai !
 — Si tu te fais l’onde limpide,
Je me ferai, moi, le grand nuage
Et promptement m’en irai ainsi
En Amérique, là-bas bien loin !
— Ô Magali, si tu t’en vas
Aux lointaines Indes,
Je me ferai, moi, le vent de mer,
Je te porterai !

6e couplet
— Se tu te fas la marinado,
Iéu fugirai d’un autre las :
Iéu me farai l’escandihado
Dóu grand soulèu que found lou glas !
— O Magali, se tu te fas
La souleiado,
Lou verd limbert iéu me farai
E te béurai !
 — Si tu te fais le vent marin,
Je fuirai d’un autre côté :
Je me ferai l’échappée ardente
Du grand soleil qui fond la glace !
— Ô Magali, si tu te fais
Le rayonnement du soleil,
Je me ferai, moi, le vert lézard
Et te boirai !

7e couplet
— Se tu te rèndes l’alabreno
Que se rescound dins lou bartas,
Iéu me rendrai la luno pleno
Que dins la niue fai lume i masc !
— O Magali, se tu te fas
Luno sereno,
Iéu bello nèblo me farai,
T’acatarai.
 — Si tu te rends la salamandre
Qui se cache dans le hallier,
Je me rendrai, moi, la lune pleine
Qui éclaire les sorciers dans la nuit !
— Ô Magali, si tu te fais
Lune sereine,
Je me ferai, moi, belle brume,
Je t’envelopperai.

8e couplet
— Mai se la nèblo m’enmantello,
Tu, pèr acò, noun me tendras ;
Iéu, bello roso vierginello,
M’espandirai dins l’espinas !
— O Magali, se tu te fas
La roso bello,
Lou parpaioun iéu me farai,
Te beisarai.
 — Mais si la brume m’enveloppe,
Pour cela, tu ne me tiendras pas ;
Moi, belle rose virginale,
Je m’épanouirai dans le buisson !
— Ô Magali, si tu te fais
La rose belle,
Je me ferai, moi, le papillon,
Je te baiserai (2).

9e couplet
— Vai, calignaire, courre, courre !
Jamai, jamai m’agantaras.
Iéu, de la rusco d’un grand roure
Me vestirai dins lou bouscas.
— O Magali, se tu te fas
L’aubre di moure,
Iéu lou clot d’èurre me farai,
T’embrassarai !
 — Va, poursuivant, cours, cours !
Jamais, jamais tu ne m’atteindras.
Moi, de l’écorce d’un grand chêne
Je me vêtirai dans la forêt sombre.
— Ô Magali, si tu te fais
L’arbre des mornes,
Je me ferai, moi, la touffe de lierre,
Je t’embrasserai (3) !

10e couplet
— Se me vos prene à la brasseto,
Rèn qu’un vièi chaine arraparas...
Iéu me farai blanco moungeto
Dóu mounastié dóu grand sant Blas !
— O Magali, se tu te fas
Mounjo blanqueto,
Iéu, capelan, counfessarai
E t’ausirai !
 — Si tu veux me prendre à bras-le-corps,
Tu ne saisiras qu’un vieux chêne...
Je me ferai blanche nonnette
Du monastère du grand saint Blaise (4) !
— Ô Magali, si tu te fais
Nonnette blanche,
Moi, prêtre, à confesse
Je t’entendrai !

11e couplet
— Se dóu couvènt passes li porto,
Tóuti li mounjo trouvaras
Qu’à moun entour saran pèr orto,
Car en susàri me veiras !
— O Magali, se tu te fas
La pauro morto,
Adounc la terro me farai,
Aqui t’aurai !
 — Si du couvent tu passes les portes,
Tu trouveras toutes les nonnes
Autour de moi, errantes
Car en suaire tu me verras !
— Ô Magali, si tu te fais
La pauvre morte,
Adoncques je me ferai la terre,
Là je t’aurai !

12e couplet
— Aro coumence enfin de crèire
Que noun me parles en risènt :
Vaqui moun aneloun de vèire
Pèr souvenènço, o bèu jouvènt !
— O Magali me fas de bèn !
Mai, tre te vèire,
Ve lis estello, o Magali,
Coume an pali !
 — Maintenant, je commence enfin à croire
Que tu ne me parles pas en riant :
Voilà mon annelet de verre
Pour souvenir, beau jouvenceau !
— Ô Magali, tu me fais du bien !
Mais, dès qu’elles t’ont vue,
Vois les étoiles, ô Magali,
Comme elles ont pâli !

1. L’amoureux ou le séducteur qui demande à la belle de se mettre à la fenêtre pour écouter une aubade est un thème récurrent. Voici comment don Juan s’exprime chez Mozart dans l’opéra Don Giovanni, air « Deh vieni alla finestra... » :
              Deh vieni alla finestra, o mio tesoro | Deh vieni a consolar il pianto mio. | Se neghi a me di dar qualche ristoro, | Davanti agli occhi tuoi morir vogl’io !...
              Ah ! Viens à la fenêtre, ô mon trésor | Ah ! Viens consoler mes larmes. | Si tu me refuses un soulagement, | Sous tes yeux je veux mourir !...

2. Au sens littéral, c’est-à-dire « Je te donnerai des baisers ». Cf. baiser.

3. Au sens littéral, c’est-à-dire « Je te prendrai dans mes bras ». Cf. embrasser.

4. En Arles.

Bibliographie
• Mistral Frédéric, Mirèio, pouèmo prouvençau (Mireille, poème provençal), Paris, Charpentier libraire-éditeur, 2e édition, 1859, p. 116-127 ;
• Tiersot Julien, Histoire de la chanson populaire en France, Paris, 1889, p. 108-109.

 

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