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La Chavana (L’Averse) Paroles niçoises Eugène Emanuel. Traditionnel comté de Nice.
Les paroles françaises d’origine, versifiées par René d’Helbingue, ne sont pas reproduites ici. Le texte en français correspond à la traduction mot à mot de la version niçoise.
1er couplet |
Ai ! Lou ciel s’embrunisse, Lou soulèu s’escurcisse, Plan que la nièu s’esquisse Que bagne lou valoun. De souta la sièu fueia Lou babi si reveia, Sente venì la plueia, Entona ’na cansoun, la, la, (bis) | | Aïe ! Le ciel s’assombrit, Le soleil s’obscurcit, Lentement la nuée s’écrase, Qui baigne le vallon. De sous sa feuille Le crapaud se réveille, Il sent venir la pluie, Il entonne une chanson, la, la, (bis) |
2e couplet |
Lou vent su la mountagna Si despera, si lagna, Ploura couma la cagna Qu’a perdut un pichoun. Lou tron su de timbala, Soubre de grossi mala Fa regoulà de bala, De bala de canoun, la, la, (bis) | | Le vent sur la montagne Se désespère, se plaint, Il pleure comme la chienne Qui a perdu un petit. Le tonnerre sur des timbales, Sur de grosses malles Fait rouler des balles, Des balles de canon, la, la, (bis) |
3e couplet |
E per avé un passage Esgarra lu nuage E pouorta lou ravage En lou nouostre valoun. Ai ! La paura filleta Qu’èra anada souleta Per faire un pòu d’erbeta Tremouola en un cantoun, la, la, (bis) | | Et pour avoir un passage Il déchire les nuages Et porte le ravage Dans notre vallon. Aïe ! La pauvre fillette Qui était allée seule Pour faire un peu d’herbe Tremble dans un coin, la, la, (bis) |
4e couplet |
E la pluèia fouetta Embé de co’ de bleta Lou gran e la faveta Que creisse en lou valoun. Pi, lou tourent mugisse, Au gros boucan s’unisse, S’empouorta, si sesisse De terra e de maioun, la, la, (bis) | | Et la pluie fouette Avec des coups de cravache Le blé et la févette Qui croissent dans le vallon. Puis, le torrent mugit, Au grand vacarme s’unit, S’emporte, se saisit De terre et de maisons, la, la, (bis) |
5e couplet |
E lou paisan si ploura En veèn en un’oura Anà tout en maloura, Lou pan dai sièu pichoun. « S’aiçote gaire dura, Adiéu à la verdura, À la rica parura Dòu nouostre valoun, la, la, » (bis) | | Et le paysan pleure En voyant en une heure Aller tout à la mal’heure, Le pain de ses petits. « Si ceci dure (trop), Adieu à la verdure, À la riche parure De notre vallon, la, la, » (bis) |
6e couplet |
Ma lou ciel s’esclarcisse, Lou mount si coulourisse, La flou que s’esplandisse, Ranima lou valoun. De souta la sièu fueia Doun a bravat la pluèia, Lou lièucre si reveia E chièuna una cansoun, la, la, (bis) | | Mais le ciel s’éclaircit, La montagne se colorie, La fleur qui s’épanouit Ranime le vallon. De sous sa feuille Où il a bravé la pluie, Le chardonneret se réveille Et gazouille une chanson, la, la, (bis) |
L’Armanac niçart (cf. infra, Bibliographie) donne le couplet supplémentaire suivant :
7e couplet |
La chavana es passada, La Vierge l’a scassada ; La vida es redonada Aù nuostre bèu vallon. Li flou de la preria Li pourten à Maria, E vàutri, belli filla, Cantali un’orassion ! | | L’averse est passée, La Vierge l’a chassée ; La vie est redonnée À notre beau vallon. Les fleurs de la prairie Nous les portons à Marie, Et vous, belles filles, Chantez-lui une oraison ! |
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