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Lou Festin dai magou (Le Festin des sorciers) Paroles niçoises et musique Georges Delrieu. Traditionnel comté de Nice.
Aquarelle de Gustav Adolf Mossa parue dans Souta l’oulivié (« Sous l’olivier »), de Georges Delrieu et Henri Carol, éd. Delrieu frères, pour illustrer Lou Festin dai magou. | | 1er couplet |
Sian lu fantaume, pihan pena De si cuerbì de blanc lançòu. Boulegan finda li cadena, Desbrilan sauma, vaca, bòu. Lu moutoun gras devenon maigre, Espaventan tout lou pais, L’oste noun sierve que vin aigre E lou fournié que pan stais. | | Nous sommes les fantômes, nous prenons la peine De nous couvrir de drap blanc. Nous remuons aussi les chaînes, Nous débridons [les] mulets, vaches, bœufs. Les moutons gras deviennenet maigres, Nous épouvantons tout le pays, L’hôte ne sert [plus] que [du] vin aigre Et le boulanger que [du] pain moisi. |
Refrain |
Sian nautre lu mourre de tòla, Sensa remoun tourdouléan Tout à l’entour de la pairola, Escouden cenque boulean. | | C’est nous les rabat-joie (1), Sans tapage nous tournaillons Tout autour du chaudron, Nous cachons ce que nous touillons. |
2e couplet |
Lou drac Sus nouostre suc aven de bana. Malur doun soun passat lu drac ! Lu enfan vous fan la matana, Lou paisan si crès embriac, Lou magaioun es sensa plua, L’aramoun laura d’arenin E la bachourla si pertua, Passa plus d’aiga en lou moulin ! | | Le dragon Sur notre tête nous avons des cornes. Malheur où sont passés les dragons ! Les enfants vous font des caprices, Le paysan se croit ivre, Le croc est sans dent, Le sep [de la charrue] laboure du sablon Et la gourde se perce, Il ne passe plus d’eau au moulin. |
3e couplet |
La masca E se dòu tuis quauqu’un s’embila, Se per carrièra v’acipas, Au juec dai sòu se ven que pila, Tambèn au cours se v’enganas, Se siès agantat de la rasca, Quau es lou mot que ven à tai ? « Es mai aquela vielha masca ! » Ahi ! Es nouostre aquéu travai ! | | La sorcière Et si de la toux quelqu’un se met en colère, Si dans la rue vous butez, Au jeu des sous s’il ne vient que pile, Pareillement au marché si vous vous trompez, Si vous êtes atteint par la teigne (2), Quel est le mot qui vient à point nommé ? « C’est encore cette vieille sorcière ! » Oui ! C’est le nôtre, ce travail ! |
4e couplet |
Lou magou Una fès l’an e lou divendre, Cousse rangou, magou gibous S’agrumelan dau mage au mèndre, Proch d’un pairòu que sembla un pous. Cadun si leva, s’acoucouna, Touta la nuech fin au matin. Fantaume, drac, masca, mascouna Noun fan qu’acò. Es lou festin ! | | Le sorcier Une fois l’an et le vendredi, Gnomes boiteux, sorciers bossu Se regroupent, de l’aîné au cadet, Près d’un chaudron qui semble un puits. Chacun se lève, s’accroupit, Toute la nuit jusqu’au matin. Fantômes, dragons, sorcières, petites sorcières Ne font que cela. C’est le festin ! |
Dernier refrain |
Sian nautre lu mourre de tòla, Sabès pas cenque bouléan ? Es una cuècha de raiòla Dintre un saussoun tourdouléan ! | | C’est nous les rabat-joie, Vous ne savez pas ce que nous touillons ? C’est une cuisson de raviolis Dans une sauce [que] nous tournaillons ! |
1. Mourre de tòla, littéralement « trogne de tôle ». 2. Rasca : teigne, pelade, gourme.
Bibliographie | • | Delrieu (Georges), Anthologie de la chanson niçoise, Nice, éd. Delrieu et Cie, 1960, p. 82-83. | • | Tosan (Albert), Princivalle (Gaël) et d’Hulster (Frédéric), Anthologie de la chanson du comté de Nice, Nice, Serre éditeur, collection « Encyclopædia niciensis – Patrimoine régional », vol. III, 2001, p. 116-117. |
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