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La Fiha dòu chapacan (La Fille de l’attrapeur de chiens) Paroles niçoises Ludovic Badat, musique Montagard et Georges Roux. Traditionnel comté de Nice.
La fille de l’attrapeur de chiens est citée par exemple dans La Cansoun dai babarota (La Chanson des cafards), sous le nom de la filha de l’estrema (la fille de [celui qui] enferme).
1er couplet |
Cour’ anav’ a l’escola, La fiha dòu chapacan Pihava de badòla, Simec, bindèu tant e tant Qu’un jour, marca patela, Cour’ arrib’ a la maioun, En rangueant, a rabatoun, S’escound’ en un cantoun ; E toui d’incant Li fan aquèu bèu ramadan : | | Quand elle allait à l’école, La fille de l’attrapeur de chiens Prenait des bosses (1), [Des] gifles, [des] coups de pied tant et tant Qu’un jour, marque-gifle, Quand elle arrive à la maison, En boitant, précipitamment, Elle se cache dans un coin ; Et tous, de ravissement, Lui font ce beau tapage : |
1er refrain |
« Catarina, Catarina, Tu, la fiha dòu chapacan, Catarina, Catarina, Leve-ti vite dòu mitan. Catarina, Catarina, Tu, la flou de Rauba-Capèu, Catarina, Catarina, Perqué juegà a tira-pèu ? » | | « Catherine, Catherine, Toi, la fille de l’attrapeur de chiens, Catherine, Catherine, Lève-toi vite du milieu. Catherine, Catherine, Toi, la fleur de « Vole-Chapeau », Catherine, Catherine, Pourquoi jouer à “tire-peau” ? » |
2e couplet |
Un jour es arribada Lou ventre coum’ un tambau. Si pih’ una testada, N’a per vuech jour d’espitau. La rasoun es trovada : « Es un jouve pelandroun Que m’a dounat un abutoun M’un sambluc, en Païoun. » E toui d’incant Li fan aquèu bèu ramadan : | | Un jour, elle est arrivée Le ventre comme un tambour (2). Elle se prend une raclée (3), Elle en a pour huit jours d’hôpital. La raison est trouvée : « C’est un jeune cancre (4) Qui m’a donné une bourrade Avec une sarbacane (5), au Paillon. » Et tous, de ravissement, Lui font ce beau tapage : |
2e refrain |
« Catarina, Catarina, Tu, la fiha dòu chapacan, Catarina, Catarina, Leve-ti vite dòu mitan. Catarina, Catarina, Noun siès qu’un leva-coutihoun, Catarina, Catarina, Va-t’en, va-t’en luèn de maioun. » | | « Catherine, Catherine, Toi, la fille de l’attrapeur de chiens, Catherine, Catherine, Lève-toi vite du milieu. Catherine, Catherine, Tu n’es qu’un lève-jupon, Catherine, Catherine, Vas-t’en, vas-t’en loin de [la] maison. » |
3e couplet |
Ma ancuei Catarina A lou bouon viei que li còu, Counouisse li coumbina Per si rabaià de sou, A lou mantèu d’ermina E pi de plum’ au capèu, M’aco lou studio au soulèu, L’auto e lou batèu. E toui d’incant Li fan aquèu bèu ramadan : | | Mais aujourd’hui Catherine A le bon vieux qu’il lui faut, Elle connaît les combines Pour rafler (6) des sous, Elle a le manteau d’hermine Et puis des plumes au chapeau, Avec ça le studio au soleil, L’auto et le bateau. Et tous, de ravissement, Lui font ce beau tapage : |
3e refrain |
« Catarina, Catarina, Brava fiha dòu chapacan ! Catarina, Catarina, Menan una vida de can. Catarina, Catarina, N’auras pas un couor de chaudèu, Catarina, Catarina, Deman, anerèn viéure au tiéu ! » | | « Catherine, Catherine, Brave fille de l’attrapeur de chiens ! Catherine, Catherine, Nous menons une vie de chien. Catherine, Catherine, Tu n’auras pas un cœur d’échaudée, Catherine, Catherine, Demain, nous irons vivre chez toi ! » |
1. Badòla : désigne plus précisement une tumeur ou une contusion sur la tête. 2. Tendu comme la peau d’un tambour, c’est-à-dire enceinte. 3. Testada : « coup donné avec ou sur la tête », Georges Castellana, Dictionnaire niçois-français. 4. Pelandroun : paresseux, vaurien... 5. Sambluc : sarbacane, pétoire... désigne aussi le sureau (avec les branches duquel on fabriquait les sarbacanes). 6. Rabaià : ramasser, glaner...
Bibliographie | • | Delrieu (Georges), Anthologie de la chanson niçoise, Nice, éd. Delrieu et Cie, 1960, p. 50-51. | • | Tosan (Albert), Princivalle (Gaël) et d’Hulster (Frédéric), Anthologie de la chanson du comté de Nice, Nice, Serre éditeur, collection « Encyclopædia niciensis – Patrimoine régional », vol. III, 2001, p. 126-127. |
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