|
La Cansoun dai babarota (La Chanson des cafards) Sur l’air La Cucaracha. Traditionnel Mexique. Paroles niçoises Jouan Nicola et Henri Tornier.
1er couplet |
S’es canta la poulalhera E la filha de l’estrema, La cansoun dai bugadiera E la java doù Malouna. Dai soufieta fin ai crota Si brama en li maioun La cansoun dai babarota (1), La plus bella dai cansoun. | | On a chanté la poulaillère (2) Et la fille de l’estrema (3), La chanson des blanchisseuses Et la java du Malona. Des mansardes jusqu’aux caves On hurle dans les maisons La chanson des cafards, La plus belle des chansons. |
1er refrain |
La babarota, la babarota Prouména au couridou Per fa ribota, la babarota Si leca lou moulédou. Coura fa nuech, la babarota, S’anas per vous soulaga, Se noun fes lume, de babarota S’en esquissà a voulounta. | | Le cafard, le cafard, [Se] promène dans le couloir, Pour faire ribote, le cafard Se lèche le « pilon ». Quand il fait nuit, le cafard, Si vous allez vous soulager, Si vous ne faites pas [de] lumière, des cafards On en écrase à volonté. |
2e couplet |
L’autre jou, la mieu filheta A fach la coumunioun. Aven cuech li bigneta Per s’en tapà un cantoun. Si fa pas d’ecounoumia Coura si dèu festejà : Li era un mouloun de boutilha E de tout a mastegà. | | L’autre jour, ma fillette A fait sa communion. Nous avons cuit les beignets Pour nous en « boucher un coin ». On ne fait pas d’économies Quand on doit festoyer : Il y avait un tas de bouteilles Et de tout à mâcher. |
2e refrain |
Li babarota, li babarota Denedavon en lou vin. En li bigneta, li babarota Remplassavon lou raïn. En toui lu plat, li babarota Pihavon part au festin E d’en couhina fin a la crota, Sentia bouon lou lapin. | | Les cafards, les cafards Nageaient dans le vin. Dans les beignets, les cafards Remplaçaient le raisin. Dans tous les plats, les cafards Prenaient part au festin Et de la cuisine jusqu’à la cave, Ça sentait bon le lapin. |
3e couplet |
Li a blanchi babarota Que an la coulou doù riz, Noun mangion que d’archicòta E buvon pas de pastis, E la babarota negra Begna en lu fugairoun, A la coulou de la péga E lu barbis en pougouns. | | Il y a les cafards blancs Qui ont la couleur du riz, Ils ne mangent que des artichauts Et ne boivent pas de pastis, Et le cafard noir Baigne dans l’âtre, Il a la couleur de la poix Et les moustaches en (bataille ?). |
3e refrain |
Li babarota, li babarota, En la souta doù carboun, Fan la pelota e la belota. Sensa nouostra permissioun, En li carotta, li babarota Venon faire li sieu où. E coura trotta la babarota, Attenti ai soulie noù. | | Les cafards, les cafards, Dans la soute à charbon, Font la pelote et la belote. Sans notre permission, Dans les carottes, les cafards Viennent faire leurs œufs. Et quand trotte le cafard, Attention aux souliers neufs. |
4e couplet |
Iéu, mi plas li babarota Qu’an un poù d’educacioun Per depauva la sieu crota. Li ai fach la lessoun : Sourton de souta lou liech, Tre per caire, plan planin, N’en van faire un kilo miech Su la taula doù vesin. | | Moi, j’aime les cafards Qui ont un peu d’éducation Pour déposer leurs crottes. Je leur ai fait la leçon : Ils sortent de sous le lit, Trois par (de chaque) côté, tout doucement, Ils vont en faire un kilo[gramme] et demi Sur la table du voisin. |
4e refrain |
Li babarota, li babarota Finisson per anuià. E coura l’audi, la babarota, Segur que deves pensa : Ma que marmota, li babarota ! Aquéu malurous garçoun Déu n’avé una, de babarota, Grossa couma un cougourdoun ! | | Les cafards, les cafards Finissent par ennuyer. Et quand je l’entends, le cafard, [Bien] sûr que vous devez penser : Mais quelles marmottes, les cafards ! Ce pauvre garçon Doit en avoir un, de cafard, Gros comme un cougourdon ! |
1. La babarota désigne aussi bien la blatte et le cafard que le cancrelat. L’espagnol cucaracha a donné l’équivalent anglais cockroach. 2. Type de personnage célèbre dans le comté de Nice, cf. cette poulaillère. 3. De estremà, cacher, enfermer en lieu sûr, mettre sous clé... Allusion à Catarina, la fille de l’employé de la fourrière, cf. La Fiha dòu chapacan.
Retour page musique - Haut
© 2001-2024 Jean-Gabriel Maurandi.
|