|
Li a proun de gènt que van en roumavage , (bis) , (ter) , (quater) (Il y a beaucoup de gens qui vont en pélerinage) ou La cambo me fai mau (La jambe me fait mal) Paroles et musique Nicolas Saboly, dit Micoulau Sabòli. Traditionnel Provence. Sur l’air Toulerontonton.
Nicolas Saboly a proposé quatre versions de ce noël, dont la 1re est sur l’air Toulerontonton.
Ce noël a été publié en 1668 dans le 1er cahier. Il figure sous le numéro 5 dans la réédition Fr. Seguin.
L’air de ce noël (version quater) a été réutilisé par Émile Goué (Châteauroux, 13 juin 1904 - Neufmoutiers-en-Brie, 10 octobre 1946) dans son « Noël languedocien » (Trois pièces faciles pour quatuor à cordes, op. 28) composé en captivité pendant l’année 1941.
1er couplet |
Li a proun de gènt Que van en roumavage ; Li a proun de gènt Que van en Betelèn. Li vole ana, Ai quàsi proun courage ; Li vole ana, S’iéu pode camina. | | Il y a beaucoup de gens Qui vont en pélerinage ; Il y a beaucoup de gens Qui vont à Bethléem. Je veux y aller, J’ai quasiment assez de courage ; Je veux y aller, Si je peux cheminer. |
Refrain |
La cambo me fai mau, Bouto sello, bouto sello ; La cambo me fai mau, Bouto sello à moun chivau. | | La jambe me fait mal, Boute selle, boute selle (1) ; La jambe me fait mal, Boute selle à mon cheval. |
2e couplet |
Tous lei bergié Qu’èron sus la mountagno, Tous lei bergié An vist un messagié Que li a crida : « Metès-vous en campagno ! » Que li a crida : « Lou Fiéu de Dieu es na ! » | | Tous les bergers Qui étaient sur la montagne, Tous les bergers Ont vu un messager Qui leur a crié : « Mettez-vous en campagne ! » Qui leur a crié : « Le fils de Dieu est né ! » |
3e couplet |
En aquest tèm Lei fèbre soun pas sano, En aquest tèm Lei fèbre valon rèn. Ai endura Uno fèbre quartano, Ai endura Sènso me rancura. | | En ce temps-là Les fièvres ne sont pas saines, En ce temps-là Les fièvres ne valent rien. J’ai enduré Une fièvre quarte, Je [l’]ai endurée Sans me rancir (2). |
5e couplet |
Un gros pastras Que fai la catamiaulo, Un gros pastras S’en vai au pichot pas. S’èi revira Au brut de ma paraulo ; S’èi revira, Li ai di de m’espéra. | | Un gros berger Qui fait la chattemite (3), Un gros berger S’en va au petit pas. Il s’est retourné Au bruit de ma parole, Il s’est retourné, Je lui ai dit de m’attendre. |
6e couplet |
Aquéu palot Descausso sei sabato, Aquéu palot S’en vai au grand galop. Mai, se’n cop l’ai, Li dounarai la grato, Mai, se’n cop l’ai, Iéu lou tapoutarai. | | Ce palot Déchausse ses savates, Ce palot S’en va au grand galop. Mais, si une fois je l’attrape, Je lui donnerai des démangeaisons ; Mais, si une fois je l’attrape, Je le tapoterai. |
4e couplet |
Ai un roussin Que volo dessus terro ; Ai un roussin Que manjo lou camin ! L’ai acheta D’un que vèn de la guerro ; L’ai acheta Cinq escut de pata. | | J’ai un roussin (4) Qui vole sur la terre ; J’ai un roussin Qui avale le chemin ! Je l’ai acheté À [quelqu’]un qui vient de la guerre ; Je l’ai acheté Cinq écus de liard (5). |
7e couplet |
Quand aurai vist Lou Fiéu de Diéu lou Paire, Quand aurai vist Lou Rèi de Paradis E quand aurai Felecita sa maire, E quand aurai Fa tout ce que déurrai, | | Quand j’aurai vu Le fils de Dieu le père, Quand j’aurai vu Le roi du paradis Et quand j’aurai Félicité sa mère Et quand j’aurai Fait tout ce que je devais, |
Dernier refrain |
N’aurai plus gis de mau, Bouto sello, bouto sello, N’aurai plus gis de mau, Bouto sello à moun chivau. | | Je n’aurai plus guère de mal, Boute selle, boute selle, Je n’aurai plus guère de mal, Boute selle à mon cheval. |
1. Bouto sello, boute selle : sonnerie militaire ordonnant autrefois aux cavaliers de seller leurs chevaux. De « bouter », pousser, mettre. 2. C’est-à-dire sans me plaindre. 3. Faire la catamiaulo, faire la chattemite (de chatte et du latin mitis, doux) : prendre un air modeste, doux, pour mieux tromper ou séduire. 4. De l’ancien français roncin, cheval de charge. Cheval de forte taille, que l’on montait surtout à la guerre. 5. Pata (de l’italien patacca, petite monnaie, chose sans valeur) : menue monnaie de billon (pièce de monnaie faite d’un alliage pauvre en métal précieux). Sept patas valaient un sou, soit cinq centimes d’ancien franc (environ 0,3 millième d’euro). Équivalent approximatif : liard, maille.
Retour page musique - Haut
© 2001-2023 Jean-Gabriel Maurandi.

|