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Lou Pous (Le Puits) Chanson traditionnelle du comté de Nice.
1er couplet |
Un còu, un jouv’ et bèu galan, Dapé d’un pous si proumenava. Veniha de cuhi de flour Per li pourtà au siéu amour. (bis) | | Une fois, un jeune et beau galant, Près d’un puits se promenait. Il venait de cueillir des fleurs Pour les porter à son amour. (bis) |
2e couplet |
Tout à l’entour d’aqueste pous Li èra ’na peira lèvaïssa. Lou pèn li venguèt à ’sparà, Dintre lou pous s’anèt jità. (bis) | | Tout autour de ce puits Il y avait une pierre levée (1). Le pied lui vint à glisser, Dans le puits il s’est jeté. (bis) |
3e couplet |
Coura siguèt en de davau (2) Cridav’ : « A Dièu, misericordia, Cambarada vau à la mouort, N’atrovi d’aiga fin au couol. » (bis) | | Quand il fut en bas (au fond) Il criait : « À Dieu, miséricorde, Camarades, je vais à la mort, Je me trouve avec de l’eau jusqu’au cou. » (bis) |
4e couplet |
Aquelu qu’èron d’ençamoun Sabion plus cen que si faire ; Li jitèron lou siéu mantèu : « Cambarada, chape-ti lèu (3). » (bis) | | Ceux qui étaient en haut Ne savaient plus quoi faire ; Ils lui jetèrent son manteau : « Camarade, attrape-le toi vite. » (bis) |
5e couplet |
Coura si trovèt dessamoun, Auguèt un frei que tremoulava : « Mena-mi lèu au miéu oustau Aqui m’escauferai un pau. » (bis) | | Quand il se trouva en haut, Il eut froid à en trembler : « Emmenez-moi vite à la maison Là je me réchaufferai un peu. » (bis) |
6e couplet |
Lou jour d’après, lou bèu galan Diguèt ensin à la siéu bella : « Tené, Mïoun (4), aquelli flou. Per vous mi sièu jità ’n lou pous. (bis) | | Le lendemain, le beau galant Dit ainsi à sa belle : « Tenez, Marie, ces fleurs. Pour vous je me suis jeté dans le puits. (bis) |
7e couplet |
— En lou pous noun sarias toumbà Li anessias embé la luna. La lun’auria fà esclarcità, En lou pous noun sarias toumbà. » (bis) | | — Dans le puits vous ne seriez pas tombé Si vous y étiez allé avec la lune. La lune aurait fait de la clarté, Dans le puits vous ne seriez pas tombé. » (bis) |
8e couplet |
Ahura farai vout à Dièu De noun aimà autant li filha (5) : Mi cau quittà de calignà, Que sièu sujet à li toumbà. (bis) | | Maintenant je ferai vœu à Dieu De ne pas aimer autant les filles : Il me faut arrêter de courtiser, Car je suis sujet à y tomber (6). (bis) |
1. C’est-à-dire descellée, sortant et dépassant du sol. 2. Dans son Dictionnaire français-niçois, Georges Castellana donne la variante Coura si trouvet dessavau... (Quand il se trouva en bas...). 3. Georges Castellana, ibid., donne la variante Cambarada, lèu, pita lèu... (Camarade, vite, attrape vite...). 4. Manin, Mietta, Mïoun : diminutifs de Marianne, Marie, Marion. On trouve également la version Tenè, mignoun’... (Tenez, mignonne...). 5. Georges Castellana, op. cit., donne la variante Mi caurà fair’un vout à Diéu | De noun plus parlà à li filha (Il me faudra faire un voeu à Dieu | De ne plus parler aux filles). 6. Avec le jeu de mots : à « y » tomber (dans le puits) / à « les » tomber (les filles).
Bibliographie | • | Delrieu (Georges), Anthologie de la chanson niçoise, Nice, éd. Delrieu et Cie, 1960, p. 110-111. | • | Tosan (Albert), Princivalle (Gaël) et d’Hulster (Frédéric), Anthologie de la chanson du comté de Nice, Nice, Serre éditeur, collection « Encyclopædia niciensis – Patrimoine régional », vol. III, 2001, p. 226-227. |
Voir également Lou Galant dins lou pous.
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