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Lou Vièi Defici (Le Vieux Moulin à huile) Paroles niçoises et musique Georges Delrieu. Traditionnel comté de Nice.

Aquarelle de Gustav Adolf Mossa parue dans Souta l’oulivié (« Sous l’olivier »), de Georges Delrieu et Henri Carol, éd. Delrieu frères, pour illustrer Lou Vièi Defici. | | 1er couplet |
Un bèu pichoun defici Bèn vièi, ben vièi e cairounat, Moulina, n’es delici, Un dous refrèn dai tèmp passat. Una aiga fresca, clara, Lou fà grignà sera, matin. Lou defici, magara, Farà de jara d’oli fin. | | Un beau petit moulin à huile Bien vieux, bien vieux et vermoulu, Mouline, c’en est délice, Un doux refrain des temps passés. Une eau fraîche, claire, Le fait grincer soir, matin. Le moulin, peut-être, Fera des jarres d’huile fine. |
Refrain |
Vira, vira, vira, vira, vira, Roda dòu defici, Dòu vièi defici. Vira, vira, vira, vira, vira, Roda dòu defici, Vira toujour ! | | Vire, vire, vire, vire, vire, Roue du moulin, Du vieux moulin. Vire, vire, vire, vire, vire, Roue du moulin, Vire toujours ! |
2e couplet |
Au mitan d’amarina, De flou e d’òulivié d’argent, Souta la souloumbrina, Un jour ai rescountrat Vincent. Au defici venìa Pourtà d’òuliva a esquissà ; M’a trovà bella fiha, D’incant m’a vourgut calignà ! | | Au milieu de saules (1), De fleurs et d’oliviers d’argent, Sous la pénombre, Un jour j’ai rencontré Vincent. Au moulin il venait Porter des olives à presser ; Il m’a trouvée belle fille, De fascination il a voulu me courtiser. |
3e couplet |
M’au remoun de la roda Degun, jamai, noun a audit La baieta mignota Qu’aicì, aicì ai bèn senti. Souvent moun calignaire M’a di : « Bella, vous aimerai, Cresè-lou proun o gaire, Tant que l’aiga farà cascai. » | | Avec le tapage de la roue Personne, jamais, n’a entendu Le baiser mignon Qu’ici, ici j’ai bien senti. Souvent mon amoureux M’a dit : « Belle, je vous aimerai, Croyez-le peu ou prou, Tant que l’eau fera [son] clapotis. » |
4e couplet |
Lou jouve si gaussava : Aicì noun ès mai revengut. Doun l’aiga serpejava : Plus rèn ! Lou defici ès mut ! Una pichouna fiha Si crès lu couor parrié au siéu ; L’amour souvent esquiha, Ailas ! couma squiha lou riéu ! | | Le jeune se gaussais : Ici il n’est jamais revenu. Où l’eau serpentait : Plus rien ! Le moulin est muet ! Une petite fille Se croit les cœurs pareils au sien ; L’amour souvent glisse, Hélas ! comme glisse le ruisseau ! |
Dernier refrain |
Vira, vira, vira, vira, vira, Roda dòu defici, Dòu vièi defici. Vira, vira, vira, vira, vira, Roda dòu defici, Noun vira plus ! | | Vire, vire, vire, vire, vire, Roue du moulin, Du vieux moulin. Vire, vire, vire, vire, vire, Roue du moulin, Ne vire plus ! |
1. Saule : saure, goura ; amarina : saule femelle, ou saule à fleurs pistillées (de amerina, osier).
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