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San Jóusé m’a di (Saint Joseph m’a dit) Paroles Nicolas Saboly, dit Micoulau Sabòli. Traditionnel Provence. Sur l’air Noste paure cat.
Ce noël a été publié en 1671 dans le 5e cahier. Il figure sous le numéro 35 dans la réédition Fr. Seguin.
1er couplet |
San Jóusé m’a di Pren te gardo, pren te gardo ! San Jóusé m’a di Pren te gardo pèr eici ! Quand jalo, quand nèvo, lei maridei gènt Soun pèr orto d’aqéu tèm. | | Saint Joseph m’a dit Prends garde, prends garde ! Saint Joseph m’a dit Prends garde par ici ! Quand il gèle, quand il neige, les mauvaises gens Sont par les jardins (1) de ce temps. |
2e couplet |
M’a mes quantecant L’alabardo, l’alabardo, M’a mes quantecant L’alabardo entre lei man : Qui marche ? Qui vive ? Vese très voulur ! Qui va là ? (2) Sian pas segur ! | | Il m’a mis tout de suite La hallebarde, la hallebarde, Il m’a mis tout de suite La hallebarde entre les mains : Qui marche ? Qui vive ? On voit trois voleurs ! Qui va là ? Nous ne sommes pas sûrs ! |
3e couplet |
Leis ai vist de près Qu’an de mourre, qu’an de mourre ! Leis ai vist de près Qu’an de mourre de travès, De pato, de grifo, coume noste cat, E de co coume de rat ! | | Je les ai vus de près Qu’ils ont des museaux, qu’ils ont des museaux ! Je les ai vus de près Qu’ils ont des museaux de travers, Des pattes, des griffes, comme notre chat, Et des sinciputs (3) comme des rats ! |
4e couplet |
Vilèn Belzebut, Qu’as de bano, qu’as de bano, Vilèn Belzebut, Qu’as de bano sus lou su, Que rodes ? Que cerques ? Ci lia rèn de tiéu. Sian tous deis enfant de Diéu ! | | Vilain Belzébuth, Qui a des cornes, qui a des cornes, Vilain Belzébuth, Qui a des cornes sur la tête (4), Pourquoi rôdes-tu ? Que cherches-tu ? Ici il n’y a rien à toi. Nous sommes tous des enfants de Dieu ! |
5e couplet |
Traite Lucifèr, Perqué sortes, perqué sortes, Traite Lucifèr, Perqué sortes de l’infèr ? La casso, la pesco valon rèn pèr tu, Aro que Diéu es vengu. | | Traître Lucifer (5), Pourquoi sors-tu, pourquoi sors-tu, Traître Lucifer, Pourquoi sors-tu de l’enfer ? La chasse, la pêche ne valent rien pour toi, À présent que Dieu est venu. |
6e couplet |
Malurous Satan, Qu’as leis alo, qu’as leis alo, Malurous Satan, Qu’as leis alo d’un tavan. Que dises ? Que groundes ? Fasses pas lou fin ! Toun Mèstre es aqui dedin. | | Malheureux Satan, Qui a les ailes, qui a les ailes, Malheureux Satan, Qui a les ailes d’un taon. Que dis-tu ? Que grondes-tu ? Ne fais pas le fin ! Ton Maître est ici dedans (6). |
7e couplet |
Bel ange Michèu, Sourtès vite, sourtès vite, Bel ange Michèu, Sourtès vite, venès lèu. Lei diable barrulon à l’entour dóu jas, Mandas-lèi au païs bas. | | Bel ange Michel, Sortez vite, sortez vite, Bel ange Michel, Sortez vite, venez rapidement. Les diables errent (7) à l’entour de la bergerie, Envoyez-les au pays bas (8). |
1. Soun pèr orto : littéralement « sont par les jardins », c’est-à-dire errent par les champs, dans la campagne. 2. En français dans la réédition Fr. Seguin. Dans le 5e cahier publié en 1671, ces paroles sont proposées en provençal, respectivement : Qui marcho, qui viuo, Qui va la. 3. Co : sinciput (du latin semi, demi, et caput, tête) : partie supérieure de la tête. 4. Su : idem co. 5. Lucifèr : Lucifer, littéralement « porteur de lumière ». Autre nom de Satan, déchu après sa révolte contre Dieu. 6. Allusion à la crèche dans laquelle se trouve l’Enfant nouveau-né. 7. Barrula ou barroula : aller çà et là, d’un côté et de l’autre, c’est-à-dire errer. 8. Lou païs bas : (le pays bas), c’est-à-dire l’enfer.
Bibliographie | • | Saboly (Nicolas), Noés nouveous de l’an M. DC. LXXI. (Noëls nouveaux de l’an 1671), Michel Chastel imprimeur de Sa Sainteté, Avignon, 1671, p. 7-8. | • | Recueil des noëls composés en langue provençale, réédition Fr. Seguin, imprimeur-libraire, Avignon, 1856, p. 43. |
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