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La San-Peire (La Saint-Pierre) Traditionnel comté de Nice.
Jusqu’au XIXe siècle, la pêche a été l’activité économique principale pour la ville de Nice et le littoral méditerranéen. Les nombreux pêcheurs, tributaires de l’environnement, ont cherché une protection céleste en la personne de saint Pierre. La légende rapporte que, alors qu’il était compagnon du Christ, saint Pierre aurait touché un poisson, lou pei de san Peire, qui aurait aussitôt pris des couleurs merveilleuses et conservé la trace de son doigt : la tache circulaire sombre marquant les flancs du saint-pierre. Pour fêter dignement leur saint patron, une barque est brûlée au cours d’une « soirée de flammes », le 29 juin, en l’honneur de saint Pierre, après avoir été tirée dans les rues de la ville.
1er couplet |
Lu pescadou de Nissa la bella Soun lu enfant dei tradicioun, dei tradicioun, Dòu bèu Carras (1) fin à la Gabella (1) Aimon la mar e li cansoun, e li cansoun. Venès audi Datoun, Fanny, Au siéu festin (2), Lou cant de Catin E de Catin. | | Les pêcheurs de Nice la belle Sont les enfants des traditions, des traditions, Du beau Carras jusqu’à la Gabelle Ils aiment la mer et les chansons, et les chansons. Venez entendre Dorothée, Fanny, À son festin, Le chant de Catherine Et de Catherine. |
Refrain |
Coura calera lou soulèu Aneren brulà lou batèu, Aneren brulà lou batèu. (bis) | | Quand le soleil descendra Nous irons brûler le bateau, Nous irons brûler le bateau. (bis) |
2e couplet |
Soubre la mar, desplegueren lu ret ; San Pèire, mande-n’en de pei, ahì, de pei ; Que lu daufin (3) noun roumpon lu filet ; Serèn urous couma de rei, couma de rei. Venès audi Datoun, Fanny, Au siéu festin, Lou cant de Catin E de Catin. | | Sur la mer, nous déploierons les filets ; Saint Pierre, envoie-nous du poisson, oui, du poisson ; Que les dauphins ne cassent pas les filets ; Nous serons heureux comme des rois, comme des rois. Venez entendre Dorothée, Fanny, À son festin, Le chant de Catherine Et de Catherine. |
3e couplet |
Fen retentì l’òste de La Trappa (4) Dai cant de lu nouòstre vièi, nouòstre vièi E retrounà lou plafoun de la Chappa (5), Per toute l’an aven de pei, aven de pei. Rosa, Lisoun, Chouasa, Finoun, De maire-gran Sourtès lou cadenoun (6), Lou cadenoun. | | Nous faisons retentir l’auberge de La Trappa Des chants de nos aïeux, nos aïeux Et retentir le plafond de la Chappa, Pour tout l’an nous avons du poisson, avons du poisson. Rose, Lison, Françoise, Joséphine, De grand-mère Sortez la chaîne, La chaîne. |
1. Carras, la Gabella (la Gabelle) sont les deux quartiers de la ville de Nice qui délimitent la baie des Anges : le premier, à l’ouest ; le second, à l’est (à l’arrière du port Saint-Lambert, aujourd’hui les Ponchettes), rappelle par son toponyme l’existence d’un dépôt de sel au Moyen Âge. 2. Son festin : celui de la saint-Pierre. 3. Les pêcheurs niçois redoutaient les dauphins, car ils endommageaient les filets ; il leur fallait alors les remailler avec beaucoup de patience. 4. La Trappa (La Brêche) : auberge bien connue des vieux Niçois, située autrefois dans le bas de la rue du Malonat. 5. La Chappa : l’ancien marché aux poissons, derrière le cours Saleya. 6. Les Niçoises portaient habituellement comme bijou la chaîne en or. Voir également Rouseta la pastressa.
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