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Tu que cerques tei delice , (bis) (Toi qui cherches tes délices) Paroles Nicolas Saboly, dit Micoulau Sabòli. Traditionnel Provence. Sur l’air Amarante est jeune et belle.
Ce noël est une attaque contre le jurisconsulte et astronome Pierre-François Tonduti de Saint-Légier, à qui Nicolas Saboly reproche son sensualisme s’exprimant par sa magnificence envers les artistes, en particulier les peintures de Nicolas Mignard ornant la chambre à coucher de Tonduti de Saint-Légier.
Nicolas Saboly a proposé deux versions de ce noël, dont la 1re est sur l’air Amarante est jeune et belle.
Ce noël a été publié en 1673 dans le 7e cahier. Il figure sous le numéro 53 dans la réédition Fr. Seguin.
1er couplet |
Tu que cerques tei delice, Que n’ames que tei plesi, N’auras-tu jamai lesi De dire adiéu à tei vice ? Pièisque Diéu, helas ! Cerco rèn que lei suplice, Pièisque Diéu, helas ! Soufro dins un jas. | | Toi qui cherches tes délices, Qui n’aime que tes plaisirs, N’auras-tu jamais le loisir De dire adieu à tes vices ? Puisque Dieu, hélas ! Ne cherche que les supplices, Puisque Dieu, hélas ! Souffre dans une bergerie. |
2e couplet |
Toun oustau n’es pas capable De louja ta vanita : Vos un palais encanta, Sies-tu pas bèn misérable, Pièisqu’un Diéu, helas ! Se countènto d’un estable, Pièisqu’un Diéu, helas ! Lojo dins un jas ? | | Ta maison n’est pas capable De loger ta vanité : Tu veux un palais enchanté, N’es-tu pas bien misérable, Puisqu’un Dieu, hélas ! Se contente d’une étable, Puisqu’un Dieu, hélas ! Loge dans une bergerie ? |
3e couplet |
Au founs de ta cambro novo, Lorsque tires lou ridèu, Ni l’art, ni mai lou pincèu Mancon pas à toun alcovo ; Mai Jèsus, helas ! N’es pas aqui que se trovo ; Mai Jèsus, helas ! Es au founs d’un jas ! | | Au fond de ta chambre neuve, Lorsque tu tires le rideau, Ni l’art, ni même le pinceau Ne manquent à ton alcôve ; Mais Jésus, hélas ! N’est pas ici qu’il se trouve ; Mais Jésus, hélas ! Est au fond d’une bergerie ! |
4e couplet |
Lei viando lei plus esquiso, Lei vin lei plus delica, Podon jamai trop flata Toun goust ni ta gourmandiso ; E Jèsus, helas ! Umo lou vènt e la biso ; E Jèsus, helas ! Juno dins un jas ! | | Les viandes les plus exquises, Les vins les plus délicats, Ne peuvent jamais trop flatter Ton goût ni ta gourmandise ; Et Jésus, hélas ! Hume le vent et la bise ; Et Jésus, hélas ! Jeûne dans une bergerie ! |
5e couplet |
Après qu’as bèn fa ripaio, Te couches dins un bèu lie Tout garni de broudarié, E d’uno fort bello taio ; E toun Diéu, helas ! Coucho sus un pau de paio ! E toun Diéu, helas ! Coucho dins un jas ! | | Après que tu as bien fait ripaille, Tu te couches dans un beau lit Tout garni de broderies, Et d’une fort belle taille ; Et ton Dieu, hélas ! Couche sur un peu de paille ! Et ton Dieu, hélas ! Couche dans une bergerie ! |
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