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Un ange a fa la crido (Un ange a fait l’annonce) Paroles et musique Nicolas Saboly, dit Micoulau Sabòli. Traditionnel Provence.
Ce noël termine le 6e cahier contenant 6 noëls, publié en 1672 chez Michel Chastel, place Saint-Didier, Avignon. Il figure sous le numéro 45 dans la réédition Fr. Seguin.
1er couplet |
Un ange a fa la crido Qu’anue dins uno bastido, Uno piéucello a fa Un pichot enfant de la. Dourmien sus la coulino Lei bergié, davans matino, Leis a reviha tous : Hòu ! pastre, levas-vous ! | | Un ange a fait l’annonce Que ce soir dans une grange (1), Une pucelle a fait Un petit enfant là. Dormant sur la colline Les bergers, devant matin, Les a réveillés tous : Ho ! pâtres, levez-vous ! |
2e couplet |
An ausi la nouvello Que li a di de la piéucello, E n’an vist pèr un trau Uno grand clartat en aut ; Ravi d’aquelo glòri, Toutei sorton de la bòri, E chascun fai un saut, Houi ! dessus lou coutau. | | Ils ont entendu la nouvelle Qu’il leur a dite de la pucelle, Et ils ont vu par un trou [de la grange] Une grande clarté en haut ; Ravis de cette gloire, Tous sortent de la cabane, Et chacun fait un saut, Hop ! sur le coteau. |
3e couplet |
Courron pèr la mountagno, Coume lèbres en campagno, Pèr èstre lei premié. Micoulau rèsto darrié, Que menavo sa fiho ; Soun pèd ferra li resquiho, Barrulo dòu coutau, Ai ! s’es gis fa de mau. | | Ils courent par la montagne, Comme des lièvres en campagne, Pour être les premiers. Nicolas reste en arrière, Que menait sa fille ; Son pied ferré lui glisse, Il dégringole du coteau Aïe ! il ne s’est guère fait mal. |
4e couplet |
Se freto un pau lou mourre, Pièi après se bouto à courre Pèr atrapa sei gènt, Leis ajoun en Betelèn. Li conto l’espetacle, E dis qu’es un grand miracle D’avé fach un tau saut, Houi ! sèns se faire mau. | | Il se frotte un peu la figure, Peu après il se met à courir Pour rattraper les gens, Il les atteint à Bethléem. Il leur conte l’accident, Et il dit que c’est un grand miracle D’avoir fait un tel saut, Ouille ! sans se faire mal. |
5e couplet |
Touto aquelo bregado Trovo la porto sarrado ; Sènso gis de respèt, Chascun li pico dòu pèd : L’un buto, l’autre crido ; Pèr intra dins la bastido, Jieton la porto au sòu, Plouf ! tout tramblè de pòu. | | Toute cette assemblée Trouve la porte fermée ; Sans guère de respect, Chacun tape du pied : L’un bute, l’autre crie ; Pour entrer dans la grange, Ils jettent la porte au sol, Plouf ! tout tremble de peur. |
6e couplet |
Noste brave sautaire S’envai saluda la maire, Rendent gràcis au Fiéu De ce qu’èro incaro viéu. Li fai la reverènço, E sourtènt de sa presènço, Fèt incaro un grand saut, Houi ! gaiard Micoulau ! | | Notre brave sauteur S’en va saluer la mère, Rendant grâce au Fils De ce qu’il était encore vivant. Il lui fait la révérence, Et sortant de sa présence, Fit encore un grand saut, Ouille ! gaillard Nicolas ! |
1. Bastido : bastide, maison à la campagne, et aussi – ici – grange (en référence à la bergerie).
Bibliographie | • | P. C. (abbé), 2e recueil de 20 noëls provençaux, éditeur M. Carbonel, Marseille, 1863, p. 24-25. | • | Saboly (Nicolas), Recueil des noëls composés en langue provençale, réédition Fr. Seguin, imprimeur-libraire, Avignon, 1856, p. 55. |
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