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Venès lèu vèire la piéucello (Venez vite voir la pucelle) Paroles Nicolas Saboly, dit Micoulau Sabòli. Traditionnel Provence. Sur l’air Qu’ils sont doux, bouteille jolie !
Ce noël termine le premier cahier contenant 12 noëls, publié en 1668 chez Pierre Offray, place Saint-Didier, Avignon. Il figure sous le numéro 12 dans la réédition Fr. Seguin. L’air de ce noël est tiré du divertissement musical composé par Jean-Baptiste Lully (air « du bûcheron ») pour la comédie de Molière Le Médecin malgré lui, représentée pour la première fois le 9 août 1666.
Une variante se retrouve dans le noël niçois O ! Cristou.
1er couplet |
Venès lèu Vèire la piéucello, Venès lèu, Genti pastourèu ! Soun enfant es pu blanc que la nèu E trelusis coume uno estello. Ai ! ai ! ai ! que la maire es bello ! Ai ! ai ! que l’enfant es bèu. | | Venez vite Voir la pucelle, Venez vite, Gentils pastoureaux ! Son enfant est plus blanc que la neige Et il scintille comme une étoile. Ai ! Ai ! Ai ! Que la mère est belle ! Ai ! Ai ! Que l’enfant est beau. |
2e couplet |
Hòu ! Cristòu, La nuech es fort claro. Hòu ! Christòu, Sauto vite au sòu E vai-t’en au païs dei Jusiòu Vèire Jèsu, qu’es causo raro. Hòu ! hòu ! hòu ! me lève toutaro, Hòu ! hòu ! toutaro li vòu. | | Oh ! Christ, La nuit est fort claire. Oh ! Christ, Saute vite au sol Et va-t’en au pays des Juifs Voir Jésus, que c’est une chose rare. Oh ! Oh ! Oh ! Je me lève tout à l’heure, Oh ! Oh ! Tout à l’heure j’y vais. |
3e couplet |
Qu ’s aqui Que bat de la sorto ? Qu ’s aqui ? « Sian vòsteis ami Que pourten un parèu de cabrit ! » Dison qu’es bon ami qu porto. Ta ! ta ! ta ! druvès-nous la porto, Ta ! ta ! venès nous druvi ! | | Qui est ici Qui tape de la sorte ? Qui est ici ? « Nous sommes vos amis Qui apportons une paire de cabris ! » Ils disent qu’est bon ami [celui] qui apporte. Ta ! Ta ! Ta ! Ouvrez-nous la porte, Ta ! Ta ! Venez nous ouvrir ! |
4e couplet |
Avès tort, Vous e vòstei fiho, Avès tort De pica tan fort ; Vàutrei, pastre, sias tous de butor, Poudès jamai teni sesiho. Chut ! chut ! chut ! que l’enfant soumiho, Chut ! chut ! que lou petit dor. | | Vous avez tort, Vous et votre fille, Vous avez tort De frapper si fort ; Vous autres, bergers, vous êtes tous des butors, Vous ne pouvez jamais rester tranquilles (1). Chut ! Chut ! Chut ! Que l’enfant sommeille, Chut ! Chut ! Que le petit dort. |
5e couplet |
Gros badau, N’aurés jamai pauso ! Gros badau, Teisas-vous un pau ! Parlas plan e marchas tan pu siau Coume fai uno cacalauso. Plan ! plan ! plan ! que l’enfant repauso ; Plan ! plan ! leissas-l’en repau. | | Gros badaud (2), Vous n’aurez jamais de repos ! Gros badaud, Taisez-vous un peu ! Parlez doucement et marchez plus silencieusement Comme fait un escargot. Lentement ! Lentement ! Lentement ! Que l’enfant repose ; Lentement ! Lentement ! Laissez-le reposer. |
1. Poudès jamai teni sesiho, vous ne sauriez tenir au siège (du roman sesilha, petit siège), c’est-à-dire vous ne pouvez rester tranquilles. 2. Badaud (du provençal badar, regarder bouche bée) : passant, promeneur dont la curiosité est facilement séduite par un spectacle improvisé, par un événement plus ou moins important de la rue.
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