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Coupo santo (Coupe sainte) Paroles provençales et traduction française Frédéric Mistral (1867), musique d’après Guihaume, Tòni, Pèire, noël du XVIIe siècle attribué à Nicolas Saboly.
Traditionnel Provence.
Le « Graal provençal », devenu l’hymne de la Provence (1). Frédéric Mistral a écrit ce poème en souvenir de la coupe d’argent offerte aux felibres provençaux par les félibres catalans, qui remerciaient par ce geste l’accueil réservé au poète catalan Victor Balaguer, exilé politique en Provence.
À Félix Gras, août 1867.
1er couplet |
Prouvençau, veici la coupo Que nous vèn di Catalan. Aderèng beguen en troupo Lou vin pur de noste plant. | | Provençaux, voici la coupe Qui nous vient des Catalans. Tour à tour buvons ensemble Le vin pur de notre cru. |
Refrain |
Coupo santo E versanto, Vuejo à plen bord, Vuejo abord Lis estrambord E l’enavans di fort ! | | Coupe sainte Et débordante, Verse à pleins bords, Verse à flots Les enthousiasmes Et l’énergie des forts ! |
2e couplet |
D’un vièi pople fièr et libre Sian bessai la finicioun ; E, se toumbon li felibre, Toumbara nosto nacioun. | | D’un ancien peuple fier et libre Nous sommes peut-être la fin ; Et, si les félibres tombent, Tombera notre nation. |
3e couplet |
D’uno raço que regreio Sian bessai li proumié gréu ; Sian bessai de la patrìo Li cepoun emai li priéu. | | D’une race qui regerme Peut-être sommes-nous les premiers jets ; De la patrie, peut-être, nous sommes Les piliers et les chefs. |
4e couplet |
Vuejo-nous lis esperanço E li raive dóu jouvent, Dóu passat la remembranço E la fe dins l’an que vèn. | | Verse-nous les espérances Et les rêves de la jeunesse, Le souvenir du passé Et la foi dans l’an qui vient. |
5e couplet |
Vuejo-nous la couneissènço Dóu Verai emai dóu Bèu, E lis àuti jouïssènço Que se trufon dóu toumbèu. | | Verse-nous la connaissance Du Vrai comme du Beau, Et les hautes jouissances Qui se rient de la tombe. |
6e couplet |
Vuejo-nous la Pouësio Pèr canta tout ço que viéu, Car es elo l’ambrousìo Que tremudo l’ome en Diéu. | | Verse-nous la Poésie Pour chanter tout ce qui vit, Car c’est elle l’ambroisie Qui transforme l’homme en Dieu. |
7e couplet (maestoso) |
Pèr la glori dóu terraire Vautre enfin que sias counsènt, Catalan, de liuen, o fraire, Coumunien toutis ensèn ! | | Pour la gloire du pays Vous enfin qui êtes [consentants] nos alliés, Catalan, de loin, ô frères, Tous ensemble communions ! |
1. Voir également Se canto et Nissa la bella.
Bibliographie | • | revue Lou Sourgentin, Nice, n° 51, mars 1982, p. 16-17. |
Voir également Le cinéma.
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