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La Paisaneta (La Petite Paysanne) Paroles niçoises et musique François Guisol. Traditionnel comté de Nice.
1er couplet |
La païsaneta, neta, Pouorta la siéu gourbeta D’amberge e de raïn Su lou canton de la placeta, Per lou siéu mouscadin, Lou veire encara de matin. | | La petite paysane, sane, Porte sa petite corbeille D’alberge (1) et de raisin Dans le coin de la placette, Pour son freluquet, Le voir encore le matin. |
2e couplet |
A pena en plaça, plaça, Lou siéu faï, mieja lassa, Per terra en fen bouquin, M’ei siéu caressanti grimaça Per lou siéu mouscadin, Lou regarda mai de matin. | | À peine en place, place, Son fardeau (2), à demi lasse, [Elle pose] par terre, en faisant [une] petite bouche, Avec ses caressantes grimaces Pour son freluquet, Elle le regarde encore le matin. |
3e couplet |
La bouona ’strena, trena, De vendre li fa pena, Pàu de nen veire fin, N’en demanda tròu la douzena, Per lou siéu mouscadin, Lou veire ben toui lu matin. | | La bonne étrenne (3), trenne, De vendre, cela lui fait peine, [De] peur d’en voir [la] fin, Elle en demande trop [à] la douzaine, Pour son freluquet, Le voir bien tous les matins. |
4e couplet |
Après la fiera, fiera, Traversa li carriera, Fen balà lu pendin Jusque fouora de li barriera, Per doui siéu mouscadin, Si fa segre tout lou matin. | | Après la foire, foire, Elle traverse les rues, Faisant danser les pendants d’oreille Jusque hors les barrières (4), Pour deux son freluquet, Elle se fait suivre tout le matin. |
1. Amberge : alberge, sorte de pêche et d’abricot, dont la chair blanche et aigrelette adhère au noyau ; fruit de l’albergier. 2. Fai : faix (du latin fascis), fardeau, charge, faisceau, ainsi que fagot. Voir « portefaix » : homme dont le métier était de porter des fardeaux. 3. Estrena : l’étrenne désigne le premier client de la journée. « Avoir l’étrenne de... » : avoir pour la première fois l’usage de (ou être le premier à utiliser) quelque chose. 4. Barriera : les barrières de l’octroît municipal, aux portes de la vieille ville (droit perçu sur certaines denrées à leur entrée en ville, définitivement supprimé en 1948).
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© 2001-2023 Jean-Gabriel Maurandi.

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