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La Luerna (La Luciole) Paroles niçoises et musique Gustave Mossa. Traditionnel comté de Nice.
1er couplet |
Lou grilhet scoundut en l’erbeta Va, d’amour sublant sensa fin. Un babioun, courcat en la beta, Fa retint au siéu dous refrin. Tout ai doui, en issant la testa, Creson qu’un’ estela, damoun, Dou ciel es calada, bèn lesta, Per virà coulet e valoun. | | Le grillon caché dans l’herbette Va, d’amour sifflant sans fin. Un petit crapaud, couché dans la boue, Fait écho à son doux refrain. Tous les deux, en hissant la tête, Croient qu’une étoile, là-haut, Du ciel est tombée, bien leste, Pour tourner [sur les] cols et [dans les] vallons. |
Refrain |
Doun t’en voles, luernina, Me lou tiéu pichoun calèn ? Di-mi s’en la souloumbrina As perdut caucarèn. (bis) | | Où t’envoles-tu, petite luciole, Avec ta petite lanterne ? Dis-moi si dans la pénombre Tu as perdu quelque chose. (bis) |
2e couplet |
Sens’ arest l’ardente bestieta, Dei cerieia, en double pendin, Fa la rounda e cerca, inquieta, Tra esmerauda e tra roubin. Ma bertau dejà si pantaia, Parpaioun es las, endurmit, E tavan, sus d’un tros de paia, Embriac, n’en perde l’esprit. | | Sans arrêt l’ardente petite bête, Des cerises, en doubles « pendants d’oreille », Fait la ronde et cherche, inquiète, Parmi émeraude et alezan (1). Mais la punaise déjà rêve, Le papillon est las, endormi, Et le hanneton, sur un fragment de paille, Ivre, en perd l’esprit. |
3e couplet |
Desperat per la soulituda De San-Jouan, lou brun foulatoun (2), Perseguènt l’ardida batuda, Vers l’azur mount’ a rabatoun. Cenqu’ a vist : un bèu calignaire, L’esteloun ai berri de fuec. Ma l’andana noun dura gaire : En la mouort s’acaba lou juec. | | Désespéré par la solitude De [la] Saint-Jean, le brun folâtre, Poursuivant le hardi battement, Vers l’azur monte précipitamment. Ce qu’il a vu : une belle amoureuse, La petite étoile aux cheveux de feu. Mais l’allure ne dure guère : Dans la mort s’achève le jeu. |
1. Roubin, alezan, de couleur jaune rougeâtre. La luciole cherche parmi le vert émeraude du feuillage et le jaune alezan des cerises. 2. Georges Castellana, Dictionnaire niçois-français, donne foulatroun.
La luciole est aussi chantée dans cette comptine : Parmèla.
Bibliographie | • | Delrieu (Georges), Anthologie de la chanson niçoise, Nice, éd. Delrieu et Cie, 1960, p. 30-31. | • | Tosan (Albert), Princivalle (Gaël) et d’Hulster (Frédéric), Anthologie de la chanson du comté de Nice, Nice, Serre éditeur, collection « Encyclopædia niciensis – Patrimoine régional », vol. III, 2001, p. 154-155. |
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