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Lu Pastourèu (Les Pastoureaux) D’après un noël traditionnel d’origine provençale.
1er couplet |
Lu pastourèu N’an fach un’ assemblada, Lu pastourèu N’an tengut lou burèu. Aquì cadun n’a dit sa rastelada, Tout es counclut, la paraula es donada D’anà, d’anà vé lou pichoun qu’es nat ! | | Les pastoureaux Ont fait une assemblée, Les pastoureaux Ont tenu le bureau. Ici chacun a dit sa « râtelée (1) », Tout est conclu, la parole est donnée D’aller, d’aller voir le petit qui est né. |
2e couplet |
Touteis ensen Si son mes en viage, Touteis ensen Emb’un fouort marrit tems. Es ben vèrou que li gent de mountagna Son fach à tout, cregnon pas li magagna. S’en van, s’en van e laisson sei cabana. | | Tous ensemble Ils se sont mis en voyage, Tous ensemble Avec un fort mauvais temps. Il est bien vrai que les gens de [la] montagne Sont fait à tout, ils ne craignent pas les épreuves. Ils s’en vont, ils s’en vont et laissent leur cabane. |
3e couplet |
Couma faren Per noun sentì la bisa ? Couma faren, Ai pau que periren ! Toui seis abit son fach de tela grisa, Son toui traucat, li vèon la camisa. Lu trau, lu trau tenon pas gaire caut ! | | Comment feront-ils Pour ne pas sentir la bise ? Comment feront-ils, J’ai peur qu’ils [ne] périssent. Tous leurs habits sont faits de toile grise, Ils sont tous troués, on leur voit la chemise. Les trous, les trous ne tiennent guère chaud ! |
4e couplet |
Que frei que fa, Ount es ma camihola ? Que frei que fa, Ai pena à caminà. Senti dejà que la carn mi tremoula, Senti dejà las, pouodi plus tirà sola ; Lou frei, lou frei mi fa gelà lu det. | | Quel froid il fait, Où est ma vareuse ? Quel froid il fait, J’ai peine à cheminer. Je sens déjà que la chair me tremblote, Je [me] sens déjà las, je [ne] peux plus tirer [sur la] semelle ; Le froid, le froid me fait geler les doigts. |
5e couplet |
Nouostre pastras, À tre ora sounada, Nouostre pastras Aribon dins lou jas. Lou capèu bas e la testa courbada, Plegon ginoui, saludon l’acouchada E fan, e fan l’acoulada à l’enfant. | | Nos pâtres, À trois heures sonnées, Nos pâtres, Arrivent dans le gîte. Le chapeau bas et la tête courbée, Ils plient [le] genou, saluent l’accouchée Et font, et font l’accolade à l’enfant. |
6e couplet |
Laisson au souòl Doui o tre beu froumage, Laisson au souòl Quauqui douzena d’òu. Jausé, Joseph li a dit : « Fagues que sigues sage, Tourna-vous-en e fagues bouon viage. Bergié, bergié, ècco vouostre congié ! » | | Ils laissent au sol Deux ou trois beaux fromages, Ils laissent au sol Quelques douzaines d’œufs. Joseph leur a dit : « Faites que vous soyez sages, Retournez-vous-en et faites bon voyage. Bergers, bergers, voilà votre congé ! » |
1. Dire sa rastelada (« dire sa râtelée ») : dire librement tout ce qu’on sait de quelque chose, dire sa façon de penser.
Bibliographie | • | Recueil des noëls composés en langue provençale, réédition Fr. Seguin, imprimeur-libraire, Avignon, 1856, p. 33-35. | • | Tosan (Albert), Princivalle (Gaël) et d’Hulster (Frédéric), Anthologie de la chanson du comté de Nice, Nice, Serre éditeur, collection « Encyclopædia niciensis – Patrimoine régional », vol. III, 2001, p. 213. | • | revue Nice historique, Nice, n° 4, 1920, p. 75. |
Voir également Le cinéma.
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