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Lei Pastourèu , (bis) , (ter) , (quater) (Les Pastoureaux) Paroles et musique Nicolas Saboly, dit Micoulau Sabòli. Traditionnel Provence. Sur l’air Dans ce beau jour.
Nicolas Saboly a proposé quatre versions de ce noël, dont la 1re est sur l’air Dans ce beau jour.
Ce noël a été publié en 1670 dans le 4e cahier. Il figure sous le numéro 29 dans la réédition Fr. Seguin. Il fait partie du cycle intitulé Histori de la naissenso dou Fis de Diou (Histoire de la naissance du Fils de Dieu) comprenant sept noëls, du n° 25 jusqu’au n° 31. Il s’agit en quelque sorte d’un poème lyrique dont chaque noël est l’un des chants ; poème plein de foi naïve et d’un sentiment qui charme et qui émeut. Nulle part Nicolas Saboly n’a montré mieux que dans ce cycle les ravissantes qualités de son esprit et de son cœur. Il semble que, dans la pensée de Nicolas Saboly, ces sept noëls doivent être chantés sans interruption ni dialogue, de manière à former comme une espèce de mystère ou de petit oratorio.
Voir également Lu Pastourèu (comté de Nice) et Nouvè doi Boiroulencs.
1er couplet |
Lei pastourèu An fach uno assemblado, Lei pastourèu An tengu lou burèu. Aqui chascun a di sa rastelado E s’es counclu, la paraulo dounado, D’ana Vers lou pichot qu’es na. | | Les pastoureaux Ont fait une assemblée, Les pastoureaux Ont tenu le bureau (1). Ici, chacun a dit sa « râtelée (2) » Et il s’est conclu, la parole donnée, D’aller Vers le petit qui est né. |
2e couplet |
Toutes ensèn Se soun mes en campagno, Toutes ensèn Em’un fort mauvai tèm. Es bèn verai que lei gènt dei mountagno Soun fach à tout, cregnon rèn la magagno. S’envan E laisson sei caban. | | Tous ensemble Ils se sont mis en campagne, Tous ensemble Avec un fort mauvais temps. Il est bien vrai que les gens des montagnes Sont fait à tout, ils ne craignent pas la fatigue. Ils s’en vont Et laissent leur cabane. |
3e couplet |
Coume faran Pèr noun senti la biso ? Coume faran ? Ai pòu que périran. Tous seis abi soun que de telo griso, Soun tous trauca, li veson la camiso ; Lei trau Tènon pas gaire caud ! | | Comment feront-ils Pour ne pas sentir la bise ? Comment feront-ils ? J’ai peur qu’ils [ne] périssent. Tous leurs habits ne sont que de toile grise, Ils sont tous troués, on leur voit la chemise. Les trous Ne tiennent guère chaud ! |
4e couplet |
Quint fre que fai ! Vount èi ma camisolo ? Quint fre que fai ! Se dis lou gros Gervai. Sènte deja que lou cors me tremolo ; Siéu tout jala, pode pas tira solo ; Lou fre Me fai boufa lei det. | | Quel froid il fait ! Où est ma vareuse ? Quel froid il fait ! Se dit le gros Gervais. Je sens déjà que le corps me tremblote ; Je suis tout gelé, je ne peux pas tirer [sur la] plante (3) ; Le froid Me fait gonfler les doigts. |
5e couplet |
Nòstei pastras, A tres ouro sounado, Nòstei pastras Arribon dins lou jas. Lou capèu bas e la tèsto courbado, Van, tout courrènt, saluda l’acouchado E fan L’acoulado à l’enfant. | | Nos pâtres, À trois heures sonnées, Nos pâtres Arrivent dans le gîte. Le chapeau bas et la tête courbée, Ils vont, tout courant, saluer l’accouchée Et font L’accolade à l’enfant. |
6e couplet |
Laisson au sòu Dous o tres bon froumage, Laisson au sòu Uno dougeno d’iòu. Jòusè li dis : « Fasès que fugués sage. Tournas-vous-en, e fasès bon vouiage. Bergié, Prenès voste counjiet. » | | Ils laissent au sol Deux ou trois beaux fromages, Ils laissent au sol Une douzaine d’œufs. Joseph leur dit : « Faites que vous soyez sages. Retournez-vous-en et faites bon voyage. Bergers, Voilà votre congé. » |
1. An tengu lou burèu : « tenir bureau » était, à Avignon, l’expression consacrée pour toutes les assemblées laïques autres que le conseil de ville, où l’on délibérait d’affaires. 2. A di sa rastelado : a dit tout ce qu’il a appris, tout ce qu’il a amassé. La rastelado est ce que l’on peut amasser, avec le rastèu (le râteau), de foin dans un pré fauché ou d’épis oubliés après la moisson. 3. Pode pas tira solo : je ne puis pas lever le pied ; de solo, la plante du pied chez l’homme.
Bibliographie | • | Saboly (Nicolas), Histori de la naissenso dou Fis de Diou composado en noé (Histoire de la naissance du Fils de Dieu composée en noëls), Pierre Offray imprimeur, Avignon, 1670, p. 9-11. | • | Recueil des noëls composés en langue provençale, réédition Fr. Seguin, imprimeur-libraire, Avignon, 1856, p. 33-35. |
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