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Salut à Levens Paroles niçoises Nicolas Giorgi (1906). Chanson traditionnelle de Levens, comté de Nice. Sur l’air Au r’voir et merci, musique Édouard Jouve (1906), chansonnette créée par Paul Dalbret à l’Alhambra.
« Hommage au comité des fêtes et aux habitants sédentaires et saisonniers de la charmante et hospitalière localité de Levens. »
1er couplet |
Apré una bella proumenada Arrivas en’acheù beù pais La vouastra vista es ciarmada N’en dirias un vrai paradis. Dapertoute li à de verdura Che flatta lou vouast’oudourat. Acheù bouan fresc che vou proucura Farià mangià un vagoun de pan bagnat. | | Après une belle promenade Vous arrivez dans ce beau pays, Votre vue est charmée On dirait un vrai paradis. Partout il y a de la verdure Qui flatte votre odorat. Ce bon [air] frais qui vous (enveloppe) [Vous] ferait manger un wagon de « pain mouillé ». |
Refrain |
Salut à Levens, Levens, Levens. Es un beù village, Aughès lou courage De li anà souven, souven, souven. Noun li à che de bravi gen, V’amuseres ben. | | Salut à Levens, Levens, Levens. C’est un beau village, Ayez le courage D’y aller souvent, souvent, souvent. Il n’y a que de braves gens, Vous vous y amuserez bien. |
2e couplet |
Coura n’en ven achela data De festà lou sant Antounin, Emb’un accordi che v’epata Ourganison un grandious festin. Chu beou, chu canta e chu dansa Ma li à giamai una discussioun. En verita es una ciansa De si trouvà me de taoù coumpagnoun. | | Quand s’en vient cette date De fêter le saint Antonin, Avec un accord qui vous épate Ils organisent un grand festin. Qui boit, qui chante et qui danse, Mais il n’y a jamais une discussion. En vérité, c’est une science De se trouver avec de tels compagnons. |
3e couplet |
Ben entendut, moussù lou méra Es un ome vremen ciarman. Sensa faire tan de maniéra, Accueille ben, picioui e gran. A toui achulu che à ressute Agiusti li mieù coumplimen, Soun moudeste, ma soun sentute Cresélou che li si merita ben. | | Bien entendu, monsieur le maire (1) Est un homme vraiment charmant. Sans faire de manières, Il accueille bien, petits et grands. À tous ceux qu’il a reçus J’ajoute mes compliments, Ils sont modestes, mais ils sont sincères ; Croyez-le qu’il les mérite bien. |
4e couplet |
En acheù magnifiche prate Doun fan li coursa toui lu an, Li à cauche ten li an passate Una revista de gigan. Acheù fac, teni a lou dire, Noun li à pa rendu pu fier. Es tougioù m’un grassious sourire Che a Levens ressevon l’estrangier. | | Dans ce magnifique pré (2) Où se font les courses (3) tous les ans, Il y a quelque temps on y a passé Une revue de géants (4). Ce fait, je tiens à le dire, Ne les a pas rendus plus fiers. C’est toujours avec un gracieux sourire Qu’à Levens ils reçoivent les étrangers. |
Dernier refrain |
Ounour a Levens, Levens, Levens. Lou vou dieù ben fouarte : De noun anà aurias touarte. Li si stà tan ben, tan ben, tan ben. Siès tougioù gai e counten Coura siès à Levens. | | Honneur à Levens, Levens, Levens. Je vous le dis bien fort : De ne pas y aller vous auriez tort. On y est si bien, si bien, si bien. Vous êtes toujours gai et content Quand vous êtes à Levens. |
1. En 1906, le maire de Levens était Jean Giletta (de Saint-Joseph), notaire à Nice. Élu en 1903, Jean Giletta sera maire de Levens pendant quatre mandatures, jusqu’en 1929. 2. Au lieu-dit « les Grands Prés ». 3. Des courses de chevaux, organisées depuis 1902. 4. Les « Grands Prés » ont régulièrement été le théâtre de revues de troupes militaires, en particulier des chasseurs alpins. Ici, allusion à la revue des troupes de la 57e brigade du 15e corps, passée par le général Versier le 20 septembre 1894, soit 12 ans avant la composition de Salut à Levens. Frédéric Maurandi, citant le journal Le Petit Niçois, rapporte qu’« un grand nombre de Niçois étaient arrivés à Levens dès la veille, pour être le lendemain aux premières places (...). Le soir, les hôtels et les auberges étaient bondés et beaucoup de personnes, n’ayant pu trouver de chambre, onu dû coucher dans les granges ou s’entasser huit à dix dans une pièce où il n’y a qu’un seul lit ». Le jour même de la revue : « Dès la première heure, ce ne sont que breaks, omnibus, landaus, victorias, chars à bancs, charrettes même qui (...) déversent sur la route un véritable flot de voyageurs venus pour admirer nos troupiers. »

Revue passée aux troupes alpines, aux Grands Prés de Levens.
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