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E viva Bourrioun (Et vive Borriglione) Traditionnel comté de Nice.
Pendant le carnaval 1878, les partisans d’Alfred Borriglione (1) (récemment élu – en janvier 1878 – à la mairie de Nice sur une liste de gauche) chantaient :
E viva Bourrioun ! Que buòn au cougourdoun (2) Sensa tan de façoun. Sounerèn viouloun e quitara, La festa si prepara. E viva Bourrioun Que bèu au cougourdoun, Que paga la nourissa, Lou fit de la maioun à touta Nissa. | | Et vive Borriglione ! Que nous buvions au cougourdon Sans [faire] tant de façon. Nous jouerons du violon et de la guitare, La fête se prépare. Et vive Borriglione Qui boit au cougourdon, Qui paie la nourrice, Le loyer de la maison à tous [les habitants de] Nice. |
Tandis que les adversaires malheureux (lou contre-partit) répondaient timidement :
Counsouòle-ti, poble de Segurana (3), Counsouòle-ti, franc e brave Nissart. Lou tiéu païs oun es plus la cabana Dòu troubadour, dòu pouèta, de l’art. | | Console-toi, peuple de Séguran, Console-toi, franc et brave Niçois. Ton pays où n’est plus la cabane Du troubadour, du poète, de l’art (4). |
1. Alfred Borriglione (Nice, 1841 - Sospel, 1902) : avocat au barreau de Nice, premier adjoint sur la liste d’Auguste Raynaud en 1871, député-maire de 1878 à 1886, sénateur de 1892 à 1902. Pour les Niçois, Alfred Borriglione dit lou Pounchut (« le pointu » ou « celui qui a la voix perçante ») représentait le chef de file dòu partit dòu ris (le « parti du riz » – symbole de l’aliment du peuple –, celui des Niçois nissardants, fortement implanté dans le Babazouk), opposé au partit dòu pebre (le « parti du poivre », celui des Niçois « provençalisants »), dirigé par Honoré Sauvan dit le Nìstou et le comte Alziary de Malausséna. 2. Voir également Lu Cougourdoun et Lu Cougourdoun. 3. Voir également Innou Seguran. 4. Peut-être une allusion au barde niçois François-Dominique Rondelly, dit Menica Rondelly qui a chanté non pas la « cabane » mais la soufieta | Doun naisson li cansoun (la mansarde | Où naissent les chansons), voir Nissa la bella.
Bibliographie | • | Trabaud (J.-B.), Armanac de Fra Serèngla, Nice, 1881. | • | revue Nice historique, Nice, n° 2, 1956, p. 44. | • | revue Lou Sourgentin, Nice, n° 80, janvier 1988, p. 34. |
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